Côte d’Ivoire : un budget 2018 plutôt optimiste
Le conseil des ministres ivoirien a avalisé le 4 octobre un budget ambitieux, avec 1 833 milliards de francs CFA consacrés à l’investissement et un déficit ramené à 3,75 %. Mais pour tenir cet engagement, l’activité économique devra suivre : les chiffres du gouvernement s’appuient sur une croissance à 8,3 %.
Le budget estimatif de l’État ivoirien pour l’année 2018 a été fixé à 6 723,5 milliards de francs CFA (10,25 milliards d’euros) en conseil des ministres, le 4 octobre à Abidjan. Ce budget enregistre une progression de 4,3 % par rapport au précédent exercice affiché à 6 501 milliards de F CFA.
L’impact de la chute des cours du cacao
Un budget qui avait été fortement touché par la chute vertigineuse des cours du cacao, obligeant le gouvernement à effectuer des coupes sévères en mai, avec une loi rectificative de finances pour ramener le budget à 6 447 milliards de F CFA, soit une baisse de 9 %.
Contrairement à ce qui était prévu dans l’agenda du gouvernement, cette loi n’avait toujours pas été validée par le gouvernement au moment de l’élaboration du budget 2018.
En 2017, dans le contexte de la chute des cours du cacao, l’État avait perdu environ 130 milliards de F CFA, notamment du fait d’avoir renoncé à 43 milliards de F CFA de recettes liées à la taxe d’enregistrement sur les exportations de cacao.
Le déficit pourrait repasser sous la barre des 3 % en 2019
Le budget présenté en conseil des ministres table sur une croissance économique de 8,3 %. Il prévoit également un déficit budgétaire 3,75 %, qui correspond aux prévisions du FMI qui vient d’achever une mission de revue dans le pays. Pour 2017, le déficit devrait se chiffrer à 4,5 %, et le gouvernement espère revenir à la norme communautaire dans l’UEMOA de 3 % en 2019.
Les ressources intérieures mobilisables notamment via les impôts et les douanes sont estimées à 5 471 milliards de F CFA tandis que les appuis extérieurs s’élèvent à 1 885,2 milliards de F CFA.
Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, les dépenses courantes et d’investissement en faveur des plus pauvres se chiffreront à 2 290,8 milliards de F CFA et sont en hausse de 10,7 % par rapport à l’exercice précédent. Le service de la dette s’élève à 1547,3 milliards de F CFA. La part des investissements, quant à elle, s’élève à 1 833 milliards de F CFA.
Si ce budget, qui sera prochainement présenté au Parlement, est « réaliste », pour les observateurs du FMI, nul ne doute de nombreux facteurs locaux et internationaux, notamment les cours des matières agricoles dont dépend la Côte d’Ivoire, pourraient influer les objectifs du gouvernement.
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