Visite d’Édouard Philippe en Tunisie : onze accords signés portant sur un total de 92,3 millions d’euros
Le Premier Ministre français, Édouard Philippe, a mené sa visite officielle en Tunisie, le 5 octobre, au pas de charge. C’est à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires et de députés qu’il a effectué son premier déplacement hors de l’Union européenne, placé sous le sceau de la coopération et de l’économie. Il a beaucoup échangé avec le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, et s’est entretenu avec le Président Béji Caïd Essebsi.
« Soyez, soyons tous, utiles. Préférons les projets aux concepts, les réalisations concrètes aux idées générales. (…) Créons des emplois, créons de la richesse locale. Nous créerons un avenir, nous créerons de l’espoir », a lancé Édouard Philippe au moment de donner le coup d’envoi du volet tunisien des « Rencontres Africa » qui se déroulent au même moment à Abidjan et Nairobi. Un événement pour remettre en selle la France sur les marchés africains où la concurrence chinoise et turque la mettent à l’épreuve.
La visite du locataire de Matignon, reçu par le président tunisien Béji Caïd Essebsi, reste marquée par la première réunion du Haut Conseil de coopération tuniso-français, objet d’un accord entre la France et la Tunisie signé en avril 2015 à l’occasion du dernier voyage officiel de Béji Caïd Essebsi à Paris. Un Haut Conseil qui place haut la barre et qui permet à la France de consolider ses partenariats avec la Tunisie. Pas moins de 11 accords ont été signés à faveur de ce premier round d’échanges officiels. Le soutien de la France est axé sur l’éducation et l’appui aux institutions universitaires, au financement de projets agricoles, à la microfinance, au transfert technologique dans le domaine des TIC et des nouvelles technologies de l’énergie et à la création d’un réseau de hubs sur le continent africain.
Une enveloppe de 92,3 millions
Les déclarations d’Édouard Philippe sur la volonté de la France de soutenir la démocratie, les grandes réformes et le développement économique et social de la Tunisie se sont traduites par un soutien budgétaire aux réformes liées à la gouvernance de l’État et des entreprises publiques. Les accords signés portent sur une enveloppe globale de 92,3 millions d’euros monitorés notamment par l’Agence française de développement (AFD). Côté français, certains affirment que ces accords ne sont qu’une étape pour consolider un rapport gagnant-gagnant entre l’hexagone et la Tunisie.
Certains au sein de la délégation française suggèrent que la visite d’Édouard Philippe a été l’occasion de revenir sur la conversion d’une partie de la dette tunisienne en investissement. Une annonce que pourrait faire le président Macron, qui se déplacera à Tunis en janvier 2018. Une décision similaire, portant sur 60 millions d’euros, avait été prise précédemment par François Hollande en 2014. Une manière de « préférer l’utile à l’éclat », comme l’a souligné Édouard Philippe, citant l’historien antique Tite-Live.
Néanmoins, un fait divers a entaché l’image d’une Tunisie démocrate et tolérante : au moment où tout le monde se félicitait des avancées du pays, un juge condamnait un Franco-Algérien et une Tunisienne à de la prison pour avoir échangé un baiser. Leur avocat, Ghazi Mrabet, dénonce une affaire montée de toutes pièces par la police.
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