En Afrique, le nombre d’enfants obèses a presque doublé en 20 ans
Dans son rapport sur la lutte contre la malnutrition sur le continent, le Malabo Montpellier Panel note que 10 millions d’enfants du continent sont obèses. Sans surprise, le phénomène ne touche pas toutes les régions de la même manière.
Alors que le nombre d’Africains qui souffrent de la famine est passé de 28% à 20% entre 1990 et 2015, le continent doit désormais faire face à un défi toujours plus préoccupant : l’essor de l’obésité, notamment infantile. Un phénomène favorisé par les rapides transformations socio-économiques auxquelles l’Afrique est soumise.
C’est le constat que dresse un groupe d’experts en agriculture, le Malabo Montpellier Panel, dans leur dernier rapport sur la malnutrition en Afrique.
Malnutrition et surpoids
Ainsi en 2015, sur le continent, si 58 millions d’enfants étaient trop petits pour leur âge et 14 millions d’autres trop maigres en raison de la malnutrition, 10 millions d’autres étaient eux en surpoids.
Sur le continent, la prévalence de l’obésité chez les enfants de 7 à 11 ans a ainsi pratiquement doublé en deux décennies, passant de 4% en 1990 à 7% en 2011. Ce taux devrait par ailleurs atteindre les 11% d’ici 2025.
Chez les enfants de moins de cinq ans, on note par ailleurs de grandes disparités suivant les aires géographiques : de 4% en Afrique de l’Ouest jusqu’à 15% en Afrique australe.
Malnutrition et obésité
Paradoxalement, « il n’est pas rare de voir malnutrition et obésité coexister dans le même pays, le même village voire le même foyer, note le rapport. Dans cette situation, le retard de croissance de l’enfant coexiste avec l’obésité de l’adulte, en particulier celle des femmes ». Les auteurs s’alarment aussi de la situation des enfants qui sont à la fois en surpoids et en retard de croissance.
En cause : une évolution rapide de la consommation avec l’élévation du niveau de vie et l’émergence d’une classe moyenne africaine. L’arrivée des grandes chaînes de fast-foods n’y est pas étrangère non plus. Les enfants des grands centres urbains mais aussi de la campagne « sont particulièrement exposés à des produits bon marché mais pauvres en qualités nutritives, riches en graisses, en sucres et en sels ».
Toutes ces transformations de l’alimentation, ajoutées à une faible activité physique, ont augmenté les niveaux d’obésité à un rythme nettement plus rapidement que la réduction de la malnutrition. Elles aboutissent aussi à une hausse inquiétante du nombre de cas de diabète de type 2 chez les enfants, estiment les auteurs du Malabo Montpellier Panel.
Face à cette évolution, les systèmes de santé africains sont par ailleurs « sous-équipés pour affronter la malnutrition sous toutes ses formes », pointe le rapport. Alors même que la malnutrition représente désormais le risque numéro un de mortalité en Afrique, « plus important que les risques combinés des relations sexuelles non-protégées, de l’alcool, de la drogue et du tabac ».
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