Football : Sadio Mané « prêt à tout donner » pour les Lions de la Teranga et Liverpool

Samedi, le Sénégal, troisième du groupe D (5 points) disputera au Cap Vert un match dont l’importance n’a échappé à personne. Et surtout pas à Sadio Mané. La star des Lions de la Teranga et de Liverpool (Angleterre), qui prend très aux sérieux les Lusophones, qui devancent son équipe d’un point au classement.

Sadio Mané après la défaite du Sénégal face au Mexique lors des JO de Londres en 2012. © Marcio Jose Sanchez/AP/SIPA

Sadio Mané après la défaite du Sénégal face au Mexique lors des JO de Londres en 2012. © Marcio Jose Sanchez/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 6 octobre 2017 Lecture : 5 minutes.

Il était presque minuit en France, et trois heures de moins à Praia, au Cap Vert, où la délégation sénégalaise s’était posée un peu plus tôt dans la journée. Après une première séance d’entraînement cap verdienne et avant de passer à table, Sadio Mané, affable et bavard, a pris son téléphone pour répondre aux questions de Jeune Afrique. Pendant une demi-heure, le milieu offensif des Lions, a parlé du match de samedi, de sa sélection et de la Premier League anglaise, dont il est l’un des acteurs les plus en vue.

Jeune Afrique : La FIFA a décidé de faire rejouer le match que le Sénégal avait perdu le 12 novembre 2016 en Afrique du Sud (1-2), à la suite d’un penalty imaginaire accordé par M. Lamptey, l’arbitre ghanéen. Une décision qui est intervenue dix mois après les faits…

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Jeune Afrique : Oui. Nous ne nous y attendions pas forcément. Pour nous, le résultat était définitif. Mais cette décision de la FIFA est logique, car nous avions vraiment perdu à cause d’une injustice. Cette défaite avait fait beaucoup de mal, car on ne la méritait pas.

Quand nous avons appris cette nouvelle, il y a eu du soulagement. Cela nous a boosté, après les deux matches nuls face au Burkina Faso (0-0, 2-2) en août et en septembre. Mais attention : cette rencontre à rejouer en Afrique du Sud, elle est loin d’être gagnée.

C’est vrai. Mais avec trois matches à disputer, contre deux au Burkina Faso et au Cap Vert, qui semblent être vos deux principaux adversaires, le Sénégal n’a-t-il pas son destin entre ses mains ?

Avoir un match à rejouer, c’est un avantage. Il y a neuf points à prendre. Nous en comptons cinq actuellement. Mais sur ces trois matches, deux auront lieu à l’extérieur. Et tout le monde sait que jouer en déplacement en Afrique, c’est toujours compliqué.

Il faut que nous soyons toujours concentrés, toujours attentifs

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Samedi, ce sera le cas au Cap Vert. C’est une équipe qui vient de battre deux fois l’Afrique du Sud (2-1). Elle a beaucoup progressé ces dernières années, et au match aller, même si nous avions gagné (2-0), elle avait réussi à nous poser des problèmes. Les deux rendez-vous face à l’Afrique du Sud en novembre, on y pensera plus tard.

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Regrettez-vous les deux points perdus au Burkina Faso (2-2) le 5 septembre dernier ?

Oui, bien sûr. Nous encaissons un but à quelques secondes de la fin. Sans cela, nous serions en tête du groupe. C’est la preuve qu’il faut que nous soyons toujours concentrés, toujours attentifs.

Si on veut aller en Russie dans un an, il faudra être meilleurs que les autres. Il va donc falloir essayer de rattraper ces deux points de perdus. L’importance du match au Cap Vert est capitale. Nous avons besoin d’un résultat.

Le talent, les individualités, c’est important, mais ça ne fait pas tout

Sur le papier, le Sénégal est l’une des meilleures sélections d’Afrique. Vos supporteurs attendent des résultats…

C’est normal. Les Sénégalais veulent que leur équipe se qualifie pour les grands tournois, et qu’elle remporte des titres. On faisait de nous l’un des favoris de la dernière CAN. Et c’est le Cameroun, qui était pourtant privé de plusieurs de ses joueurs, qui est devenu champion d’Afrique.

Le talent, les individualités, c’est important, mais ça ne fait pas tout. S’il n’y a pas de solidarité, on ne peut pas gagner. C’est vrai que le Sénégal a une belle génération, que l’équipe est complète dans toutes ses lignes. Mais l’effectif est jeune. On a besoin d’un peu de temps, même si nos supporteurs veulent des résultats tout de suite (rires).

Notre premier objectif, c’est d’aller en Russie. Et ensuite de nous qualifier pour la CAN 2019, et d’essayer de revenir au pays avec le trophée. Je crois que la CAN 2017 nous a permis de progresser, malgré l’élimination en quarts de finale face au Cameroun. C’était pour plusieurs internationaux sénégalais la première grosse compétition. On a appris. Cela doit nous servir pour la suite.

Au Cap Vert, le Sénégal sera privé d’Ismaïla Sarr et de Mame Biram Diouf. En revanche, Mbaye Niang rejoint les Lions pour la première fois…

Oui, nous sommes très heureux de l’accueillir. C’est un très bon attaquant, qui va beaucoup nous apporter. Mais les absences de Sarr et Diouf sont ennuyeuses, car ce sont des joueurs importants. Heureusement que nous avons un effectif fourni pour les remplacer.

>>> A LIRE : Football africain : qui sont les nouveaux espoirs du continent ?

A Liverpool, vous êtes l’un des cadres d’une des meilleures équipes de Premier League. Votre entraîneur, Jürgen Klopp, prend-il une part importante dans votre réussite chez les Reds ?

Déjà, le fait d’avoir joué à Southampton avant de rejoindre Liverpool m’a beaucoup aidé, pour m’adapter à la Premier League, un championnat de très haut niveau.

Quand je suis arrivé chez les Reds, au milieu d’un vestiaire où il y a de très bons joueurs, cela m’a aidé. Je me suis toute de suite senti à l’aise.

Et le coach est très important. Il est proche des joueurs, il sait nous responsabiliser. Avec lui, je progresse tous les jours, car il est exigeant. Il est plein de vie, d’enthousiasme. On sait où on va avec lui, car c’est quelqu’un de droit.

Sadio Mané après avoir marqué son dexuième but pour Liverpool face à Arsenal, en mars 2017. © Dave Thompson/AP/SIPA

Sadio Mané après avoir marqué son dexuième but pour Liverpool face à Arsenal, en mars 2017. © Dave Thompson/AP/SIPA

Quelles ambitions peut avoir Liverpool cette saison ?

A Liverpool, on attend des résultats. Il y a un public de passionnés, le club dispose de moyens importants… On veut jouer les premiers rôles en championnat, et aller le plus loin possible en Ligue des Champions.

Vous êtes-vous bien remis de votre blessure de la saison dernière ?

Oui. J’ai beaucoup travaillé pour revenir. J’ai passé beaucoup de temps avec le kiné. Aujourd’hui, je me sens bien, je suis en forme. Je suis vraiment prêt à tout donner pour mon club, et pour ma sélection. Je suis à 100 % de mes possibilités.

La saison prochaine, vous jouerez avec le Guinéen Naby Keita, dont le parcours présente quelques similitudes avec le vôtre…

Je suis très heureux à l’idée d’évoluer à ses côtés. Avec Mohamed Salah, il y aura une bonne colonie africaine (rires). Naby Keita est un très bon joueur. C’est vrai qu’on peut un peu comparer nos parcours. On a débuté en France, on est passés par l’Autriche, et on va se retrouver en Angleterre. Gamins, on rêvait d’évoluer dans un grand club européen. Mais pour cela, il faut beaucoup bosser. Et il faudra encore beaucoup travailler pour nous améliorer…

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