Start-up de la semaine : Legafrik veut simplifier les démarches des entrepreneurs africains

Le juriste ivoirien Youssouf Ballo et son compatriote Daouda Diallo, ingénieur informaticien, viennent de lancer une plateforme permettant de générer des documents juridiques et de mettre les entrepreneurs de tout l’espace Ohada en relation avec des avocats.

Youssouf Ballo est le jeune directeur général et cofondateur de la plateforme Legafrik. © D.R.

Youssouf Ballo est le jeune directeur général et cofondateur de la plateforme Legafrik. © D.R.

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Publié le 6 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

Depuis le 25 septembre, la plateforme Legafrik.com propose aux entrepreneurs des modèles de formulaires afin de simplifier leurs démarches juridiques dans les 17 pays de l’espace Ohada.

Pour Youssouf Ballo, le créateur de ce site, tout a commencé lorsque son oncle, entrepreneur en électroménager, a sollicité ses compétences en droit afin de réaliser un contrat de bail pour un contrat commercial. « J’ai d’abord tenté de chercher un modèle-type sur internet. Je n’ai trouvé aucune base de données, rien. J’ai trouvé ça fou ! », raconte le jeune Ivoirien de 27 ans, originaire d’Oumé.

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Après une maîtrise en droit des affaires à l’Institut universitaire d’Abidjan, un passage par l’université de Toulouse et un master droit, finance et management à l’Inseec de Bordeaux, ce dernier se lance donc dans la création de son entreprise, qu’il a fait immatriculer le 12 septembre sous le nom de Yoelas. C’est cette société qui édite Legafrik.

200 modèles de contrats

Sur le site, il est possible de créer son entreprise en quelques clics, en se laissant guider par un questionnaire, et près de 200 modèles de contrats seront prochainement mis à disposition : contrats de travail, de bail, de service, accords financiers…

« Le droit du travail n’étant pas harmonisé, nous proposerons un modèle propre à chaque pays. Mais pour les statuts d’entreprise, la même base sert dans tout l’espace Ohada », précise le chef d’entreprise.

Legafrik propose en outre de déposer ces statuts au greffe des pays d’Afrique de l’Ouest, « pour faciliter la création d’entreprise à distance ». Cette démarche est facturée 75 000 francs CFA (114 euros) pour la Côte d’Ivoire. « La simple génération des statuts est encore offerte, dans le cadre de notre lancement. Elle coûtera ensuite une vingtaine d’euros », annonce Youssouf Ballo.

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La plateforme met aussi à disposition des créateurs d’entreprises différents guides juridiques, en accès libre, et propose de mettre les utilisateurs en contact avec des avocats pour répondre aux questions plus spécifiques à leur entreprise, à prix cassé.

« Nous avons noué des partenariats avec des avocats. Nous avons eu beaucoup de candidats, car 80 % des avocats de l’espace Ohada n’ont pas de visibilité sur internet. Après diverses vérifications, nous avons référencé au moins un avocat par pays, sauf en Guinée-Bissau et en Guinée Équatoriale », précise le patron de Legafrik, avant de détailler la démarche : « L’utilisateur pose sa question en ligne et s’acquitte d’une somme de 35 000 F CFA. Nous la transmettons à un professionnel qui s’engage à rappeler la personne dans les quarante-huit heures, pour une consultation personnalisée qui dure environ vingt-cinq minutes. »

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Une version « pro » pour fin 2018

En quelques jours d’activité, une dizaine de questions de droit avaient déjà été posées, tandis que plus d’une centaine de documents juridiques étaient générés, concernant principalement le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Youssouf Ballo et son associé, Daouda Diallo, ont  investi 50 000 euros, sur fonds propres, pour lancer leur start-up, qui est aujourd’hui soutenue par l’incubateur parisien Agoranov et bénéficie dans la capitale française de locaux mis à disposition par l’université de la Sorbonne.

Aujourd’hui, trois développeurs stagiaires travaillent depuis Paris, un juriste – associé en devenir – est basé à Paris, tandis que trois développeurs salariés travaillent à Abidjan avec Daouda Diallo, qui assure la direction technique.

La petite équipe espère réussir prochainement à lever 200 000 à 300 000 euros pour poursuivre son développement, et serait en discussions avec un éventuel partenaire pour ouvrir son capital.

Car quelques jours à peine après le début effectif de ses activités, Youssouf Ballo pense déjà à la suite : « Parallèlement à cette plateforme dédiée au grand public, aux entrepreneurs qui n’ont pas forcément de notions de droit, nous comptons lancer fin 2018 Legafrikpro, à destination des professionnels du droit que sont les experts-comptables, les notaires ou encore les huissiers. Ils pourront y automatiser la génération des documents dont ils ont besoin. »

Pour en savoir pluslegafrik.com

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