Cameroun : l’épouse du vice-Premier ministre kidnappée par Boko Haram
Des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram ont enlevé dimanche l’épouse d’un vice-Premier ministre camerounais et un chef traditionnel lors d’une double attaque qui a fait au moins six morts dans l’extrême-nord du Cameroun, a-t-on appris de sources concordantes.
Vers cinq heures (04h00 GMT), il y a eu deux attaques simultanées à Kolofota, localité proche de la frontière avec le Nigeria, visant le palais du sultan de Kolofata, Seiny Boukar Lamine, et la maison d’Amadou Ali, vice-Premier ministre chargé des relations avec le Parlement, a expliqué à l’AFP un proche de la famille du sultan.
"Quatre personnes, dont le petit frère du sultan ont été tués (alors que) lui, son épouse et ses enfants ont été enlevés", a rapporté ce proche s’exprimant sous couvert d’anonymat.
"Les Boko Haram ont enlevé beaucoup de personnes", a indiqué de son côté une source policière de la région, sous couvert d’anonymat, ajoutant : "il y a le sultan, la femme du vice-Premier ministre et plusieurs gendarmes."
Six civils et deux gendarmes tués
Selon cette source policière, quatre civils et deux gendarmes ont été tués lors des attaques attribuées à Boko Haram, dont les combattants ont également dérobé des véhicules, selon la même source.
Plus tôt dimanche, un officier de police établi dans la région avait indiqué que la localité de Kolofata avait été attaquée tôt dimanche matin.
Les avions de chasse sont entrés en scène. Il y a eu des bombardements dans la zone, après cette attaque avait ajouté cet officier. Aucun bilan d’éventuelles victimes de ces bombardements n’était disponible dimanche en fin de journée.
La situation est extrêmement tendue actuellement dans l’extrême-nord du Cameroun où les islamistes nigérians multiplient des attaques contre des militaires et des civils.
Renforcement de la lutte contre Boko Haram
Jeudi soir, deux militaires camerounais ont été tués dans cette région lors d’un affrontement avec des combattants de Boko Haram qui ont attaqué un village frontalier.
Le Cameroun, comme d’autres pays de la région, a renforcé récemment sa lutte contre Boko Haram, après l’indignation internationale qui avait suivi l’enlèvement de plus de 200 lycéennes nigérianes le 14 avril.
Les islamistes de Boko Haram ont longtemps considéré cette région frontalière comme un refuge, une zone propice aux enlèvements d’étrangers, mais aussi un territoire de transit et d’approvisionnement en armes et explosifs.
Depuis 2009, les insurgés de Boko Haram mènent au Nigeria une sanglante insurrection qui a fait des milliers de morts (plus de 2 000 depuis début 2014) et qui déborde sur les pays voisins.
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