Cameroun anglophone : l’Église dénonce la «barbarie» des forces de sécurité

Les évêques catholiques des régions anglophones du Cameroun ont dénoncé la « barbarie » et l’usage « irresponsable » des armes à feu pour réprimer des civils lors des manifestations visant à proclamer symboliquement l’indépendance de ces régions.

La ville de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun. © Wikimedia Commons

La ville de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun. © Wikimedia Commons

Publié le 7 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Nous condamnons la barbarie et l’usage irresponsable d’armes à feu contre les civils non armés par les Forces de défense et de sécurité, même en réaction à des provocations », écrivent les évêques de la province ecclésiale de Bamenda, qui couvre les régions du nord-ouest et du sud-ouest.

Certains fidèles qui tentaient de se rendre à la messe ont été « pourchassés dans leurs maisons, certains arrêtés, d’autres mutilés, tandis que d’autres encore, dont des adolescents sans défense et des personnes âgées, ont été tués par des tirs, notamment depuis des hélicoptères », accusent les évêques.

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« Des gens ont perdu des proches dans ces meurtres brutaux, et ignorent même parfois ce que sont devenus les corps, emportés on ne sait où », dénoncent-ils encore.

A Bamesing, dans le nord-ouest, des jeunes hommes ont été « capturés et fusillés dans les jambes ». Les responsables religieux qualifient par ailleurs d’ « horribles les images d’actes de violence commis contre des civils non armés et innocents», et s’interrogent sur le sort des personnes arrêtées et conduites vers des lieux inconnus.

« Répression massive et brutale »

La conférence épiscopale appelle le gouvernement à relâcher tous ceux qui ont été arrêtés en lien avec cette crise, et déclare faire du 14 octobre une journée de deuil « pour tous ceux qui sont morts à cause de la crise socio-politique actuelle ».

Dans une autre déclaration, John Fru Ndi, président du Social Democratic front (SDF), principal parti d’opposition, a dénoncé « la répression massive et brutale des populations » des régions anglophones. Selon Yaoundé, les forces de sécurité et de défense ont agi en état de légitime défense.

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Le 1er octobre, les indépendantistes anglophones du Cameroun ont tenté de manifester pour proclamer symboliquement l’indépendance de ces deux régions.

Au moins quatorze personnes ont été tuées dans les violences en marge de cette proclamation symbolique, ainsi que cinq prisonniers qui tentaient de s’évader. Des ONG locales évoquent des bilans bien plus lourds.

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Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais et 2 régions sur 10, proteste contre ce qu’elle appelle sa « marginalisation » dans la société.

Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme. Une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé, qui avait déployé d’importantes forces de sécurité en amont des manifestations prévues dans ces régions.

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