Une journée encore sanglante à Gaza, Israël et le Hamas s’affrontent

L’opération israélienne contre le Hamas à Gaza connaissait l’une de ses journées les plus sanglantes samedi, avec 41 Palestiniens tués au douzième jour de l’offensive israélienne sur l’enclave, malgré les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu.

Au cours des funérailles de neuf personnes à Khan Yunis, dans la bande de Gaza le 19 juillet 2014. © AFP

Au cours des funérailles de neuf personnes à Khan Yunis, dans la bande de Gaza le 19 juillet 2014. © AFP

Publié le 19 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

L’armée a aussi dit avoir repoussé un commando palestinien s’étant infiltré en Israël via un tunnel provenant du centre de la bande de Gaza. Un combattant a été tué et deux soldats ont été blessés. Un incident similaire avait eu lieu jeudi, quelques heures avant le début jeudi de l’opération terrestre de l’armée israélienne dont l’une des priorités est de détruire le réseau de souterrains du mouvement islamiste palestinien Hamas, dont certains débouchent en Israël.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué ces "combats féroces (…) derrière les lignes ennemies". A Gaza, au moins 41 Palestiniens ont péri samedi, portant à 337 morts et quelque 2.400 blessés le bilan depuis le début des bombardements israéliens le 8 juillet. Selon l’ONU, les civils représentent plus des trois-quarts des victimes et selon l’Unicef au moins 73 mineurs ont été tués.

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Quatre Palestiniens d’une même famille, dont deux enfants, ont été tués samedi dans une frappe aérienne sur le nord de l’enclave, selon les secours. Un Bédouin israélien a lui été tué par une roquette palestinienne près de Dimona (sud d’Israël) où se trouve un centre nucléaire. Un autre civil et un soldat, touché par un "tir ami", ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne destinée à faire cesser les tirs de roquettes depuis Gaza, sous blocus depuis des années.

"Un Gaza souterrain"

Quelque 90 roquettes palestiniennes ont touché Israël depuis jeudi. Les troupes israéliennes ont elles attaqué plus de 240 sites "terroristes" dont dix tunnels et 22 accès. L’armée a aussi dit avoir abattu un âne bardé d’explosifs à Rafah (sud).

Israël a annoncé qu’il élargirait ses opérations terrestres, notamment sur les souterrains, ceux-ci ne pouvant être atteints par les frappes aériennes. Le chef-d’état major Benny Ganz a estimé "qu’il y aurait des moments difficiles" mais que "le Hamas et d’autres organisations terroristes avaient été frappés fort".

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"Si le Hamas ne veut pas de cessez-le-feu, une nouvelle stratégie pourra être décidée (…) on approfondira et on élargira l’opération avec des forces supplémentaires", a affirmé à la presse une source militaire anonyme. Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement.

Selon un porte-parole militaire, les forces israéliennes, avec l’infanterie et les chars, restaient encore dans "les périphéries" des centres urbains, près de la frontière. "Cela nous donne l’avantage de pouvoir nous occuper des tunnels tout en limitant les points de friction", a expliqué Peter Lerner, disant que "sous la bande de Gaza, il y a un Gaza souterrain".

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Aucune avancée en vue d’un cessez-le-feu

L’armée a demandé aux habitants d’Al-Boureij et Al-Maghazi (centre), Tourkman (nord), Al-Jadida et Chajaya (quartiers de la ville de Gaza) d’évacuer leurs domiciles, dans cette petite bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes. L’ONU à Gaza a pour sa part indiqué accueillir plus de 50.000 déplacés et craindre que ce nombre augmente encore.

Sur le plan diplomatique, aucune avancée en vue d’un cessez-le-feu n’a été constatée malgré des pourparlers sous l’égide de l’Egypte et après l’échec d’une initiative de trêve rejetée par le Hamas. Néanmoins, les diplomates s’activaient, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon prévoyant un déplacement dans la région à compter de samedi.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était lui attendu en Jordanie, puis en Israël dans la foulée de pourparlers en Egypte où il a rencontré notamment le président palestinien Mahmoud Abbas. Dénonçant un "bilan humain extrêmement lourd", M. Fabius a jugé qu’un "cessez-le-feu [était] urgent et impérieux". Les Etats-Unis se sont eux inquiétés vendredi des "risques d’une escalade".

"Quatre étages de civils"

Les Gazaouis continuaient eux de crier leur désespoir, leur peur et leur colère contre Israël, accusé d’avoir réduit en poussière des centaines de maisons et d’immeubles. "Quoi qu’il bombarde ça ne change rien! C’est un acte criminel! Ce sont des civils ici, ils n’ont pas bombardé de militaires, mais quatre étages de civils. C’est le terrorisme d’Etat israélien", s’emportait Adnan Hachem, devant les décombres de son immeuble.

Malgré les destructions, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné ne pas pouvoir garantir le succès de l’opération militaire, la quatrième depuis qu’Israël s’est retiré unilatéralement de Gaza en 2005. Enfin, des milliers de manifestants pro-palestiniens ont défilé à Londres, tandis qu’à Paris une centaine s’étaient rassemblés, bravant une interdiction des autorités françaises.

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