Hollande au Tchad pour l’installation du dispositif anti-terrorisme au Sahel
Le président français François Hollande achevait samedi son périple de trois jours en Afrique à N’Djamena, où il doit préparer l’installation du commandement de Barkhane, nouvelle force militaire française dédiée à la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Cette nouvelle force, qui mobilisera 3 000 militaires, succède à l’opération Serval lancée 11 janvier au Mali contre les groupes islamistes armés qui menaçaient l’intégrité du pays. Elle fusionnera également le dispositif Epervier et Sabre déployés au Tchad et au Burkin Faso.
L’idée de cette "reconfiguration" des forces françaises en Afrique de l’ouest est de permettre des "interventions rapides et efficaces en cas de crise" en association avec les forces africaines, avait indiqué français François Hollande jeudi à Abidjan.
En partenariat avec les cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), il s’agit d’élargir à tout le Sahel l’action contre les mouvements jihadistes. Cette préoccupation est au coeur de la diplomatie de la présidence française, qui a déjà organisé deux sommets sur la sécurité en Afrique, en décembre, puis en mai. "Plutôt que d’avoir des bases lourdes et difficiles à manier en cas de crise, nous préférons avoir des installations qui peuvent être utilisées pour des interventions rapides et efficaces", avec un commandement unique, a expliqué M. Hollande.
Arrivé tard vendredi soir à N’Djamena, dernière étape de sa tournée africaine après la Côte d’Ivoire et le Niger, M. Hollande devait avoir samedi matin des entretiens avec le président tchadien, Idriss Déby Itno.
Accord franco-tchadien
Il se rendra ensuite à la base militaire française Kossei, où il s’adressera aux soldats. La force Epervier compte actuellement 1.000 soldats. La visite de M. Hollande est destinée à formaliser l’installation du commandement de Berkhane (du nom d’une dune de sable en forme de croissant) dans la capitale tchadienne.
"C’est important d’avoir une relation avec Idriss Deby pour que N’Djamena puisse faire le meilleur accueil à cette installation", a souligné l’entourage du président français.
Celui-ci doit préparer avec son homologue tchadien "un accord" entre la France et le Tchad, nécessaire à l’installation de cette nouvelle entité, a-t-on précisé de même source. Des accords bilatéraux seront également signés avec les quatre autres pays partenaires, indique-t-on.
Ce basculement du dispositif militaire au Sahel était en préparation depuis plusieurs mois mais avait dû être reporté, fin mai, en raison d’un regain de tension dans le nord du Mali. Un millier d’hommes devraient rester dans ce pays, 1.200 être stationnés au Tchad et le restant dans la zone. Il intervient alors qu’un neuvième militaire français a été tué au Mali le 14 juillet et, pour la première fois, dans un attentat suicide.
Le Tchad, un "acteur extrêmement important"
Dans l’entourage du président Idriss Déby, cette visite est perçue comme "une reconnaissance des efforts que mène le Tchad au Mali et en République Centrafricaine" et doit permettre de "réaffirmer les relations excellentes entre le Tchad et la France".
Les menaces régionales seront au coeur des entretiens entre les deux dirigeants, en particulier la Centrafrique, où la France est engagée militairement avec l’opération Sangaris lancée le 5 décembre 2013 alors que le pays était en proie à un déchaînement de violences entre chrétiens et musulmans.
Même si les troupes tchadiennes se sont retirées de RCA, à la suite notamment de critiques sur le comportement de son contingent, Paris estime que le Tchad demeure "un acteur extrêmement important" et souhaite qu’il reste engagé "dans la recherche de solutions" en RCA.
Vendredi au Niger, M. Hollande avait visité le détachement Air français, installé à la base aérienne 101 de Niamey, à partir duquel sont mis en oeuvre les drones de l’armée française effectuant les missions de renseignement sur toute la zone sahélo-saharienne.
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