Libye : Tripoli paralysée par les combats entre milices
La bataille pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli a repris jeudi. Les combats ont fait 102 morts et 452 blessés depuis le 13 juillet.
Après deux jours de relative accalmie, l’aéroport de Tripoli a, de nouveau, été le théâtre d’intenses combats entre milices rivales jeudi 31 juillet. "Des assaillants ont mené une nouvelle offensive sur l’aéroport, faisant usage d’armes lourdes et légères", a déclaré le chef de la force chargée de la sécurité de l’aéroport, Al-Jilani al-Dahech.
Al-Jilani al-Dahech a fait état de "quelques blessés" parmi ses hommes. Ces derniers combattent au côté des miliciens de Zenten (ouest de Tripoli), que des miliciens islamistes et de Misrata (est de Tripoli) tentent de chasser de l’aéroport.
Selon des témoins, d’autres combats ont été signalés sur la route de l’aéroport et dans la banlieue ouest de la capitale. Des explosions étaient entendues depuis le centre-ville.
Ces affrontements, les plus violents en près de trois ans à Tripoli, ont fait 102 morts et 452 blessés depuis le 13 juillet, selon un dernier bilan officiel arrêté mercredi soir.
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Parallèlement, sur la route de l’aéroport, les pompiers s’activaient à éteindre le feu faisant rage depuis dimanche dans un dépôt de stockage d’hydrocarbures qui contient plus de 90 millions de litres de carburant, ainsi qu’une cuve de gaz ménager. Leur travail a été interrompu maintes fois à cause des tirs.
Les autorités, affirmant craindre "une catastrophe humaine et environnementale", ont appelé des pays étrangers à l’aide mais les violences ont dissuadé ces Etats d’envoyer des équipes techniques.
Les combats ont quasiment paralysé la capitale, où banques et administrations sont fermées depuis plusieurs jours. Des pénuries de carburant et d’électricité ainsi que des coupures d’eau empoisonnent la vie des habitants.
La capitale était quasi-vide jeudi et la plupart des commerces avaient baissé le rideau, même si le centre-ville a été jusqu’à présent épargné par les affrontements.
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Face à l’escalade des violences, l’évacuation des ressortissants étrangers s’accélère. Les Philippines ont annoncé qu’elles affréteraient des ferries pour évacuer leurs 13 000 ressortissants, après l’enlèvement et le viol d’une infirmière cette semaine par un groupe armé, et la découverte il y a dix jours du cadavre décapité d’un ouvrier philippin.
L’Espagne a de son côté évacué temporairement le personnel de son ambassade face "à l’aggravation de la situation" dans la capitale libyenne. L’Union européenne, la Grèce, la Suisse et la République tchèque ont aussi fermé leurs représentations et évacué leurs diplomates.
En revanche, l’ambassade d’Italie, tout comme celle du Royaume-Uni, restait ouverte. "Rester en Libye signifie tenter d’avoir un rôle sur quelques-unes des questions géopolitiques les plus importantes de ces prochaines années : la paix, la sécurité et l’immigration", a justifié le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.
Face au chaos, le nouveau Parlement issu des élections du 25 juin a décidé de se réunir d’urgence samedi à Tobrouk (est), avançant de 48 heures la séance inaugurale prévue le 4 août à Benghazi, devenue trop dangereuse.
Mais il n’est pas sûr que cette réunion ait lieu, le président du Parlement sortant ayant affirmé que la réunion serait maintenue au 4 août, mais à Tripoli.
(Avec AFP)
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