Tunisie : l’état d’urgence à nouveau prolongé pour un mois
En vigueur en Tunisie depuis près de deux ans, l’état d’urgence mis en place à la suite d’une série d’attentats jihadistes dans le pays a été prolongé d’un mois, a annoncé la présidence.
![Un soldat tunisien devant le musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015. © Michel Euler/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/05/18/tunisie_interventions_armee_essebsi.jpg)
Un soldat tunisien devant le musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015. © Michel Euler/AP/SIPA
Le président de la république Béji Caïd Essebsi a « décidé de proclamer l’état d’urgence sur tout le territoire tunisien pour un mois à partir du 13 octobre jusqu’au 11 novembre », ont indiqué ses services dans un communiqué publié sur Facebook.
L’état d’urgence avait déjà été prolongé de quatre mois en juin. Il octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet aussi l’interdiction de grèves et des réunions « de nature à provoquer le désordre », ou encore l’adoption de mesures visant à « assurer le contrôle de la presse ».
La dernière attaque de grande ampleur remonte à mars 2016, mais des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés. L’état d’urgence a aussi été utilisé ces derniers mois pour des opérations anti-corruption.
En vigueur de manière continue depuis novembre 2015
Depuis sa révolution en 2011, la Tunisie aura vécu près de cinq ans sous le régime de l’état d’urgence. Il est en vigueur de manière continue sur tout le territoire depuis l’attentat contre un bus de la garde présidentielle, le 24 novembre 2015, à Tunis.
Une partie de la société civile et des médias tunisiens craignent des dérives de l’état d’urgence, et pointent notamment la remise en cause des libertés individuelles.
Dans un rapport publié en février, Amnesty International dénonçait ainsi un « sinistre rappel du régime » de Zine el-Abidine Ben Ali, faisant état de « 23 cas de torture et mauvais traitements depuis janvier 2015 », de l’arrestation de « milliers de personnes » et de perquisitions souvent « en l’absence de mandat judiciaire ». « Au moins 5 000 » personnes se seraient également vu « interdire de voyager » depuis que l’état d’urgence a été réinstauré.
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