Présidentielle au Kenya : les manifestations interdites dans trois grandes villes
Le gouvernement kényan a interdit jeudi les manifestations dans le centre des trois principales villes du pays. Cette décision fait suite à l’appel de l’opposition à de nouveaux rassemblements, cette fois quotidiens, en amont de la présidentielle du 26 octobre.
![Des partisans de la super-alliance d’opposition Nasa défilent le 11 octobre 2017 à Nairobi, au Kenya. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/10/13/kenya.jpg)
Des partisans de la super-alliance d’opposition Nasa défilent le 11 octobre 2017 à Nairobi, au Kenya. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA
La saga électorale kényane va de rebondissement en rebondissement depuis l’invalidation en justice de la réélection du sortant Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août. Après plusieurs manifestations implacablement réprimées par les forces de l’ordre ces dernières semaines, l’opposition a annoncé le 11 octobre des rassemblements quotidiens à partir de la semaine prochaine en vue d’accentuer la pression sur la controversée Commission électorale (IEBC).
Elle a aussi appelé ses partisans à braver l’interdiction de manifester émise par le gouvernement. « Nous maintenons nos rassemblements dans le pays comme prévu, a déclaré Moses Wetangula, l’un de ses leaders. La loi est très claire sur les manifestations pacifiques ».
Dans l’ouest du pays, à Kisumu, un bastion de l’opposition, les manifestations ont mobilisé plusieurs millier de partisans de Raila Odinga. Au lendemain de l’annonce du retrait de leur favori du scrutin du 26 octobre, ils avaient érigé des barricades sur les grands axes de la ville.
Ultimatums
À Nairobi et Kisumu, ces manifestations ont provoqué la fermeture de nombreux commerces et paralysé le centre-ville. À Kisumu, elles se sont parfois terminées par des scènes de pillage.
Le ministre de l’Intérieur kényan, Fred Matiangi, a affirmé qu’elles avaient été marquées par « des attaques sur des commissariats de police, des agents de police occasionnant de graves blessures physiques, contre des civils innocents et le pillage et la destruction de biens ».
Il a aussi affirmé qu’il était de la responsabilité des organisateurs de s’assurer que les manifestations se déroulent dans le calme. Le ministre a dès lors annoncé que des poursuites seraient engagées contre le directeur exécutif de la coalition d’opposition Nasa, Norman Magaya.
Raila Odinga a annoncé le 10 octobre son retrait de la présidentielle, arguant que l’IEBC n’avait pas entrepris sa refonte nécessaire pour organiser une élection crédible. La commission électorale assure, elle, que l’opposant n’a pas encore formalisé son retrait.
Depuis l’invalidation par la Cour suprême de l’élection, l’opposition a multiplié les ultimatums et le parti au pouvoir a engagé une procédure accélérée pour modifier la loi électorale. Dominé par le parti d’Uhuru Kenyatta, le Sénat a adopté ce texte le 12 octobre, au lendemain de son approbation par les députés de la majorité présidentielle.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »