Côte d’Ivoire – Kandia Camara : « Guillaume Soro est un cadre du RDR, il a sa place au sein de la direction »
Organigramme du Rassemblement des républicains (RDR), parti unifié, cas Guillaume Soro… Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Kandia Camara, la nouvelle secrétaire générale du parti dirigé par Henriette Diabaté, répond aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Plus d’un mois après le congrès du RDR, où en est la constitution de l’organigramme complet du parti ?
Kandia Camara : Avec le président d’honneur, le chef de l’État Alassane Ouattara, la présidence Henriette Diabaté et moi-même, nous avons travaillé à constituer cette nouvelle équipe. Les nominations, la vingtaine de vice-présidents et les membres du secrétariat général, ont été entérinées. Mme Diabaté les annoncera bientôt.
Quelle sera la première mission de cette nouvelle équipe ?
Nous devons en priorité travailler au retour de la cohésion au sein du RDR. Notre objectif sera ensuite d’étendre notre rayonnement et notre implantation. Pour cela nous allons faire beaucoup d’animations. Un parti politique doit prendre soin de ses membres, mener des activités, former ses militants.
La direction a-t-elle entendu les critiques émises par les militants ?
Nous en avons pris bonne note. La direction est consciente qu’il faut travailler à améliorer la gestion du parti, notamment la solidarité et l’implantation. Les militants veulent un contact permanent entre la base et le sommet. Ils demandent aussi un parti plus fort, plus grand, prêt à relever tous les défis.
Le président Ouattara a annoncé pendant le congrès que le parti unifié serait effectif d’ici à la fin de l’année. Vous a-t-il depuis précisé les contours de cette unification ?
Lorsqu’il m’a annoncé que, sur proposition de la présidente Diabaté, j’allais être nommée secrétaire générale, le président d’honneur m’a donné comme première instruction de travailler à la cohésion au sein du RDR. La deuxième est d’œuvrer à l’aboutissement du parti unifié.
Mais concrètement, comment cette unification peut-elle se faire en quelques mois ?
Tout dépend de la volonté. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont tous les deux annoncé que le projet du RHDP allait se concrétiser. C’est la première fois que, de façon très officielle, les deux présidents l’annoncent. C’est une grande avancée. Nous sommes tous d’accord. Les textes fondateurs sont prêts depuis un moment. L’essentiel est déjà fait. Ce n’est plus qu’une question de semaines ou de mois.
Le président Bédié n’a pas posé de conditions à la création du parti unifié
On a tout de même l’impression que le PDCI attend d’abord que la question de l’alternance soit tranchée ?
Le président Bédié n’a pas posé de conditions à la création du parti unifié. Il a même donné comme instruction aux différents membres des partis regroupés au sein du RHDP d’aller au parti unifié.
Le président Bédié a tout de même tenu à revenir sur cette question de l’alternance en 2020. N’est-ce pas maintenant au tour du RDR de se positionner ?
Pour le moment, le président Ouattara est en fonction. Il a été élu pour un deuxième mandat qui prend fin en 2020. Laissons-le travailler et s’occuper des problèmes des Ivoiriens.
Vous parliez de cohésion au sein du RDR. On ne peut pas en parler sans évoquer le cas de Guillaume Soro. Après avoir refusé de participer au congrès de septembre, doit-il clarifier sa position vis-à-vis du parti ?
Guillaume Soro n’était pas le seul absent et il nous a donné ses raisons. Ma position est claire : il est bel et bien un militant du RDR, même un très haut cadre, sur qui nous comptons encore. C’est d’ailleurs ce qu’il a affirmé dans le courrier qu’il a adressé à la direction pour annoncer son absence.
Mieux, après ma nomination, il m’a téléphoné pour me rappeler qu’il était un militant du parti, réaffirmer son appartenance au RDR et m’a dit que nous allions travailler ensemble. A ce niveau, il y a aucun doute.
Guillaume Soro a été élu [président de l’Assemblée] en tant que député RDR. Il est légitime à ce poste
Pourrait-il faire parti des vice-présidents qui doivent être nommés ?
Absolument. Il a bel et bien sa place au sein de la direction.
Il n’y a donc aucun projet, actuellement, de le destituer de son poste de président de l’Assemblée nationale ?
Pas à ma connaissance. Personne ne m’en a parlé. Guillaume Soro a été élu à ce poste en tant que député RDR. Il est légitime à ce poste.
Vous êtes actuellement secrétaire général du RDR, mais aussi ministre au sein du gouvernement. Comptez-vous continuer à cumuler les deux postes ?
Il n’y a pas d’incompatibilité entre les deux. Tous les membres de la direction du parti ont également des fonctions importantes. Cela n’est pas propre au RDR.
Pourquoi ne participez-vous pas aux discussions qui ont lieu entre le gouvernement et la Fesci (la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) ?
Tout bonnement parce que cela ne relève pas de mes attributions. Aucune organisation syndicale et politique, comme la Fesci, n’existe dans nos collèges et lycées. En 2011, après la crise, j’ai organisé un séminaire avec les représentants du système éducatif pour évaluer l’état du chantier à l’école, dans le primaire et le secondaire. Il y avait un environnement malsain, les résultats s’en ressentaient. La première recommandation faite par l’ensemble des participants fut la suppression des activités syndicales et politiques à l’école. D’ailleurs, la loi dit que pour mener des activités syndicales, il faut être majeur, donc avoir 21 ans.
C’est pour cela qu’en 2011, le gouvernement a pris la décision d’interdire les organisations syndicales et politiques menées par les élèves dans les écoles et collègues. Depuis, le climat s’est considérablement apaisé, le nombreux d’heures enseignées respecte les normes de l’Unesco et les résultats s’en ressentent.
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