Contestation au Togo : vers une nouvelle semaine de troubles ?

Après une semaine d’accalmie, l’opposition a annoncé de nouvelles manifestations les mercredi 18 et jeudi 19 octobre, au moment même où le gouvernement a décidé d’interdire les marches pendant les jours ouvrables. Ce qui augure de nouvelles tensions dans le pays.

Dans les rangs de la manifestation de l’opposition, ce 4 octobre à Lomé. © Edmond D’Almeida pour Jeune Afrique

Dans les rangs de la manifestation de l’opposition, ce 4 octobre à Lomé. © Edmond D’Almeida pour Jeune Afrique

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Publié le 13 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le bras de fer de la rue s’annonce particulièrement périlleux cette semaine. L’opposition annonce en effet de nouvelles marches, les 18 et 19 octobre, au moment même où le gouvernement interdit désormais de pareils manifestations du lundi au vendredi.

Pour la coalition des partis de l’opposition, la marche du 18 octobre est une marche de « protestation contre la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) » qui a apporté son soutien au référendum, appelant à travers un communiqué le gouvernement togolais à définir le plus rapidement possible la date du scrutin.

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L’opposition bravera l’interdiction

« Nous annonçons une marche le 18 octobre. Une marche qui ira vers le bureau de Lomé de la Cedeao pour leur dire que nous ne sommes pas d’accord avec le référendum. La Cedeao incite le gouvernement d’ores et déjà à fixer les dates du référendum », a laissé entendre Brigitte Adjamagbo Johnson.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 10 octobre, le ministre de l’Administration territoriale Payadowa Boukpessi a expliqué qu’« en semaine (du lundi au vendredi), les marches sont interdites. Les gens peuvent se retrouver en un lieu fixe et animer leur meeting ou réunion publique ».

Il y a eu des appels à la désobéissance civile, même des appels aux meurtres lancés par des manifestants

Une mesure qui, selon le ministre Boukpessi, devrait permettre d’éviter des « violences » et « dérives ». « Il y a eu des appels à la désobéissance civile, des appels au sabotage économique, même des appels aux meurtres lancés par des manifestants à l’endroit des autorités et des membres de leurs familles et des services de sécurités », s’est justifié le ministre Payadowa Boukpessi.

Une décision gouvernementale que ne compte pas respecter l’opposition qui appelle ses militants à « sortir massivement lors des prochaines mobilisations ».

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La machine électorale en marche

Jeudi 12 octobre, les députés de la majorité – l’opposition n’a pas participé à la séance – ont procédé à l’élection des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceniu). Douze membres, sur les des dix-sept que doit compter l’institution, ont dont reçu mandat des députés pour organiser les prochaines élections locales et législatives prévues en 2018, sans oublier le référendum qui devrait être organisé d’ici la fin de l’année.

Pour l’opposition, il est hors de question de se joindre au processus de désignation des membres de la Ceni. « L’envoi de la liste aurait eu pour résultat de nier la crise actuelle », a expliqué Isabelle Améganvi, présidente du groupe ANC au Parlement.

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La coalition de l’opposition ne renonce donc pas à la stratégie de la rue pour faire plier le pouvoir, malgré les appels au dialogue dont certains proviennent des rangs même de la contestation.

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