La Guinée sous le choc après la bousculade qui a fait 33 morts à Conakry
La bousculade meurtrière, qui s’est produite mardi soir à la fin d’un concert sur une plage de Conakry, a fait au moins 33 morts, dont 11 mineurs, et une soixantaine de blessés. Le pays est endeuillé et les plages de la capitale sont fermées jusqu’à nouvel ordre.
Le soir du mardi 29 juillet une foule de quelques milliers de personnes était massée sur la plage de Rogbané, dans la commune de Ratoma, banlieue populaire du nord de Conakry. Un concert de rap était organisé au lendement de l’Aïd el-Fitr, la fête qui marque la fin du Ramadan, avec pour tête d’affiche les groupes Instinct Killers et Banlieuz’Art, très populaires dans le pays.
C’est à la fin du concert que tout a dérapé, explique une source policière. "C’est bien après le spectacle qu’il y a eu ce drame. Quand la foule a voulu sortir, il y avait une corde qui barrait le passage et ceux qui étaient derrière ont poussé la foule, il y a eu des gens qui sont tombés, donc une panique générale". "La porte de sortie, c’est environ trois mètres, et des milliers de personnes et des véhicules qui veulent sortir en même temps", a précisé une autre source policière, déplorant que la sécurité ait été confiée à un petit nombre de vigiles qui, selon lui, n’avait pas de formation appropriée.
Deuil national et enquête
Le bilan, qui était initialement de 24 morts mercredi matin, s’est alourdi au fil de la journée. "Nous avons malheureusement enregistré 33 morts et reçu 58 blessés dans notre hôpital qui ont tous reçu des soins et été libérés", a indiqué Fatou Sikhé Camara, la directrice de l’hôpital Donka dont la morgue a accueilli les corps. Elle a ajouté que des blessés ont aussi été admis dans d’autres établissements, sans pouvoir en indiquer le nombre.
Le président Alpha Condé a décrété un deuil national d’une semaine à partir de mardi et a ensuite annoncé plusieurs mesures. Le dirigeant guinéén a annoncé l’ouverture d’une enquête "pour situer les responsabilités", la suspension du directeur général de l’Agence guinnéenne de spectaces de ses fonctions, ainsi que la fermeture de toutes les plages de Conakry "jusqu’à nouvel ordre".
La plage de Rogbané dévastée
Au lendemain de la cohue meurtrière, un air de chaos règnait sur les lieux du drame. Le sable est recouvert de chaises et de tables cassées, d’étals en bois renversés, d’amas de tôle, d’affiches déchirées, de chaussures ou encore de perruques, comme le montre la photo ci-dessous (© Cellou Binani/AFP)
Mercredi 30 juillet, des jeunes en colère ont incendié une partie des nombreuses petites boutiques de la plage de Rogbané sous le regard de forces de l’ordre qui n’ont pas réagi. Un bulldozer est ensuite venu démolir le reste des échoppes ainsi que le bar.
Les habitués et des riverains, mêlant femmes, jeunes et très jeunes enfants, ont essayé de sauver ce qu’ils pouvaient : un bout de tôle, une caisse de boissons, une brouette, un seau ou encore un groupe électrogène.
C’est "un investissement de plus de 15 ans (qui part) en fumée", se désole Aminata Camara, qui gérait une petite boutique alimentaire. Mariatou Sylla, qui vendait des galettes et des beignets tous les soirs, ne reconnaît plus les lieux. "L’endroit est ‘démoli’, c’est triste."
(Avec AFP)
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