Maroc : le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental démarre sa première tournée régionale
Horst Koehler a atterri hier lundi au Maroc pour relancer les négociations. Il se rendra par la suite à Nouakchott, Alger et Tindouf.
C’est à Rabat que le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Koehler, a posé ses valises, lundi 17 octobre, pour sa première tournée régionale après sa nomination en août dernier par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Menée dans la plus grande discrétion, cette tournée a pour but de relancer la médiation entre le Maroc et le Polisario afin de sortir ce vieux conflit de l’impasse.
L’ex-président allemand a mené différents entretiens lundi, notamment avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, selon une source diplomatique informée. Il doit poursuivre ses entretiens, ce mardi 17 octobre, avant de partir mercredi matin pour la région de Tindouf, selon la même source.
Sa tournée prévue jusqu’au 25 octobre doit ensuite le conduire à Alger puis Nouakchott, selon un responsable aux Nations-Unies à New York.
La plus grande discrétion entoure cette première visite. Le programme précis de ses entretiens n’a pas été rendu public, hormis des éléments diffusés par le Front Polisario sur son déplacement à Tindouf, à l’extrême sud-ouest de l’Algérie, où 100 000 à 200 000 personnes – selon les sources, en l’absence de recensement officiel – vivent dans des camps.
Pendant sa visite mercredi et jeudi, Horst Koehler doit rencontrer la population de ces camps et avoir des entretiens à huis clos avec les responsables du Front, selon la représentation sahraouie à Alger.
Calmer les tensions
En avril dernier, le Conseil de sécurité a adopté une résolution de soutien à une reprise des négociations et prolongé jusqu’à la fin avril 2018 le mandat des Casques bleus de la Minurso, notamment chargés de surveiller le cessez-le-feu signé en 1991.
Koehler succède comme émissaire à Christopher Ross, qui avait démissionné en mai après huit ans d’une mission marquée par des tensions entre le Maroc et l’ONU. Échaudé par un projet de résolution américaine prévoyant d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme, le Maroc avait exprimé son courroux, en 2016, après une visite de Ban Ki-moon à Tindouf lors de laquelle le patron de l’ONU avait parlé « d’occupation » du Sahara occidental.
En représailles, Rabat avait expulsé la majeure partie des membres civils de la Minurso, avant d’accepter le retour d’une partie de ce personnel. La mission du nouvel émissaire intervient par ailleurs dans un contexte de questionnements sur le rôle de l’ONU mais aussi d’enjeux sécuritaires persistants dans la bande sahélo-saharienne, théâtre d’attaques jihadistes.
Le Sahara et la stabilité régionale
Rabat, qui a mené ces derniers mois une activité diplomatique intense sur le thème de la stabilité régionale, met régulièrement en avant la nécessité d’éviter toute forme de balkanisation. Le dossier a été abordé lors des récentes visites à Rabat du Premier ministre russe Dimitri Medvedev et du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ce dernier a réitéré la position de Paris, pour qui la proposition d’autonomie marocaine « est une bonne base de négociation ».
Le dernier épisode de tensions entre le royaume et le Polisario remonte à fin 2016, autour d’une zone contestée à la frontière avec la Mauritanie, sur un axe stratégique vers l’Afrique subsaharienne, appelée Guergarat.
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