Libye : les pourparlers en cours à Tunis sur l’avenir politique du pays sont déjà embourbés
Les protagonistes de la crise politique libyenne sont réunis depuis dimanche à Tunis, à l’instigation des Nations unies. Mais les pourparlers ont rapidement tourné court, après l’annonce de la « suspension » de la participation d’une délégation parlementaire.
Parmi les protagonistes figurent des représentants du Parlement élu en 2014 et basé dans l’est du pays, ainsi que des membres du Conseil d’État basé à Tripoli et formé en grande partie par des ex-membres du Congrès général national (CGN, ex-Parlement) issu des élections de 2012.
Les deux camps sont appelés à rédiger des amendements à l’accord interlibyen signé fin 2015 dans la ville marocaine de Skhirat, qui avait abouti à la formation du gouvernement d’union (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj.
L’influence très limitée de Fayez al-Sarraj
Mais celui-ci n’est pas parvenu à faire l’unanimité en Libye. Son influence se limite à la capitale Tripoli et quelques villes de l’ouest libyen, tandis que de larges pans du territoire échappent à son contrôle. Le Parlement élu, basé à l’est du pays, qui soutient le controversé maréchal Khalifa Haftar refuse de lui accorder sa confiance.
Lundi soir, le président de la délégation du Parlement, Abdessalem Nassia, a accusé ses rivaux de revenir sur des sujets de discorde déjà réglés par le passé, annonçant la suspension de sa participation aux négociations jusqu’à l’obtention de propositions écrites de ses rivaux.
Plus tard, le Conseil d’État lui a renvoyé la balle, en assurant dans un communiqué que ce n’était pas à lui, mais au Parlement qui conteste l’accord de Skhirat de rédiger des propositions.
Un dialogue de sourds
Au milieu de ce dialogue de sourds, la mission de l’ONU en Libye (Manul) a indiqué dans un communiqué que la réunion de lundi avait été « ajournée », estimant que « beaucoup restait à faire ». Les deux camps continueront mardi « de tenir des réunions et des consultations internes », a-t-elle ajouté.
Le point de discorde porte notamment sur l’article 8 de l’accord de Skhirat qui donne notamment au GNA le pouvoir de nommer le chef des armées.
Lors d’une première session de pourparlers en septembre, les deux parties rivales s’étaient entendues sur la formation d’un Conseil présidentiel de trois membres et d’un nouveau gouvernement.
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