Afflux de milliers de migrants libyens à la frontière tunisienne

Fuyant les combats entre milices à Tripoli ou à Benghazi, plusieurs milliers de Libyens tentent de passer la frontière tunisienne, ce qui pose des problèmes sanitaires et sécuritaires.

Au poste-frontière tuninien de Ras Jedir, en février 2011. © Fred Dufour / AFP

Au poste-frontière tuninien de Ras Jedir, en février 2011. © Fred Dufour / AFP

Publié le 30 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

À Ras el-Jdir, principal poste frontière entre la Tunisie et la Libye, entre 5 000 et 6 000 personnes de diverses nationalités attendaient lundi de quitter le territoire libyen, d’après une source de la protection civile tunisienne sur place. Ces chiffres, pour la seule journée du 29 juillet, rappellent l’exode massif des Libyens vers la Tunisie en févier 2011 au déclenchement de la rébellion contre Kadhafi et à la crise humanitaire qui s’en est suivie.

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"À Tripoli, c’est la guerre", affirme Renato Scucci, un cadre pétrolier arrivé avec difficultés jusqu’à Djerba. Mais "par rapport à 2011, la donne est différente, explique un médecin tunisien. Les blessés exfiltrés vers la Tunisie sont plus souvent touchés par des obus que par des balles et ne peuvent être soignés que dans de rares établissements. "Souvent, ils meurent en cours de transport ou à leur arrivée. Se pose alors le problème du rapatriement des corps ; on ne sait à qui s’adresser", poursuit un bénévole du Croissant rouge tunisien.

"Qui paiera la facture ?"

Du côté des cliniques privées, celles à même de donner ces soins, on sent une certaine inquiétude. "Qui paiera la facture ? Le gouvernement de transition libyen en 2011 avait conclu des accords de prise en charge avec la Tunisie ; là, c’est le sauve-qui-peut, mais nous ne pouvons offrir nos prestations", explique un responsable de la clinique Hannibal à Tunis. Du côté des autorités tunisiennes, on craint d’abord une crise sanitaire provoquée par cet afflux de grande ampleur en pleine canicule, mais on tente surtout d’estimer les risques en matière de terrorisme et d’entrée illicite d’armes à faveur de la pagaille aux frontières.

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"La conjoncture est différente ; il y a trois ans, nous avions les moyens et les capacités humaines pour monter des camps de réfugiés et les gérer avec l’aide internationale, aujourd’hui, l’alerte sécuritaire est telle que nous ne souhaitons pas prendre de risques" assure, sous couvert de l’anonymat, un colonel des forces spéciales qui rappelle qu’à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, un communiqué de l’organisation Ansar al-Charia a proposé une trêve aux forces sécuritaires et militaires.

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