Maroc : des détenus du mouvement Hirak suspendent leur grève de la faim
Près de la moitié des militants du mouvement de contestation du Hirak, né dans le nord du Maroc, qui étaient en grève de la faim pour protester contre leur détention, ont suspendu cette action, a-t-on appris mercredi.
![Nasser Zefzafi, le chef du Hirak, dans le Rif marocain. © Aboussi Mohamed/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/07/11/zefzafi-copie-123.jpg)
Nasser Zefzafi, le chef du Hirak, dans le Rif marocain. © Aboussi Mohamed/AP/SIPA
Un total de 49 militants et sympathisants sont actuellement incarcérés dans une prison de Casablanca dans l’attente de leur jugement, après avoir été arrêtés entre fin mai et juin à Al Hoceïma. Cette ville du nord du Maroc représente l’épicentre du mouvement qui dénonce la marginalisation de la région du Rif.
Depuis cinq semaines, 38 d’entre eux suivaient une grève de la faim, mais environ la moitié ont décidé de la suspendre. Deux des meneurs, Najib Ahemjik et Mohamed Jelloul, refusent toujours de s’alimenter.
Sit in pour la libération des détenus politique de #hirak #rif et Hirak de la soif à Zagora pic.twitter.com/OkzauioiBr
— AMDH Rabat (@AMDHRabat) October 18, 2017
Les familles viennent toutes les semaines depuis le nord du pays dans un bus spécialement affrété pour rendre visite aux détenus. Ces derniers sont tous militants ou sympathisants du mouvement de contestation populaire né après la mort d’un vendeur de poissons, broyé accidentellement dans une benne à ordures fin octobre 2016 à Al-Hoceïma.
Mouvement en perte de vitesse
Par trois fois depuis mi-septembre, la Cour d’appel de Casablanca a renvoyé le procès de 21 d’entre eux. La prochaine audience est prévue le 24 octobre. Poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage » ou « conspiration contre la sécurité intérieure », ils risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Le procès du journaliste Hamid El Mahdaoui, poursuivi pour « manquements à son obligation de porter à la connaissance des autorités une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’État », a également été repoussé au 24 octobre.
Au total, entre 200 et 300 activistes et sympathisants du Hirak sont actuellement derrière les barreaux dans différentes prisons marocaines. La date du procès du leader du mouvement, Nasser Zefzafi, n’a pas encore été annoncée.
Le mouvement du Hirak s’est essoufflé dans le nord avec l’arrestation de ses principaux meneurs, mais des manifestations sont parfois organisées à Rabat ou Casablanca.
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