Hérita Ilunga : « L’Afrique doit améliorer la formation des jeunes footballeurs »

Hérita Ilunga, ancien capitaine de RDC qui a mis un terme à sa carrière en 2016, a été nommé en septembre dernier membre de la commission en charge de la formation et du développement du football africain au sein de la Confédération Africaine de Football (CAF). Il répond aux questions de Jeune Afrique.

Des enfants jouent au foot à Pretoria, en Afrique du Sud, en juin 2010. © Gero Breloer/AP/SIPA

Des enfants jouent au foot à Pretoria, en Afrique du Sud, en juin 2010. © Gero Breloer/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 19 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Comment s’est déroulée votre nomination au sein de cette commission ?

Hérita Ilunga : Lors du symposium organisé en juillet dernier à Rabat, au Maroc, auquel j’ai pu participer avec d’autres acteurs du football africain à des ateliers de réflexion, j’avais senti de la part du nouveau président de la CAF, Ahmad Ahmad, une volonté d’impliquer encore plus les anciens joueurs pour développer le football africain.

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Lors du comité exécutif d’Accra, fin septembre, j’ai donc appris ma nomination au sein de cette commission, présidée par Kalusha Bwalya (ancien international zambien, aujourd’hui président de la fédération, ndlr), et on retrouve d’anciens joueurs : Khalilou Fadiga (Sénégal), qui a été reconduit, et Geremi Njitap (Cameroun).  Nous allons recevoir bientôt notre feuille de route. Cette commission est permanente, même si elle ne se réunira que quelques fois par an.

Quelles seront les priorités de cette commission ?

L’Afrique doit faire en sorte d’améliorer la formation. De ses jeunes, et de ses cadres. Certains pays, comme le Ghana, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou d’autres ont déjà beaucoup travaillé à propos de la formation des jeunes.

La CAF est là pour accompagner les pays et les fédérations dans la mise en œuvre d’un programme

La jeunesse, c’est une base essentielle. On construit l’avenir du football d’un pays. Pour cela, il faut des centres de formation, des compétitions de jeunes, aux niveaux national et international. Cela demande des moyens, et je n’ignore pas que cela passera aussi par une volonté politique.

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La CAF est là pour faire des propositions, mais aussi accompagner les pays et les fédérations dans la mise en œuvre d’un programme. La formation des cadres est également essentielle. Au niveau des entraîneurs, mais aussi des dirigeants.

Il y a beaucoup de métiers autour du football, au niveau de l’administratif, de la gestion des stades, etc. La reconversion d’un ancien joueur sera facilitée s’il suit une formation. Avoir été sur le terrain, connaître le milieu, c’est important, mais cela peut ne pas être suffisant.

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L’Afrique est-elle prête à mettre des moyens ?

Le football est très populaire sur ce continent. C’est une passion, parfois une religion. La grande majorité des africains aime le foot. Et ce n’est pas qu’un simple jeu : socialement, il joue un rôle important. Au niveau éducatif, notamment.

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On peut aussi évoquer son importance au niveau économique. C’est une activité qui est créatrice d’emplois. Le football occupe une place importante sur le continent.  Il faut avoir une vision globale.

Faut-il tendre vers un professionnalisme plus affirmé ?

Bien sûr. Les fédérations et les ligues doivent être plus vigilantes en ce qui concerne le statut du joueur, qui doit disposer d’un vrai contrat. Et que ce contrat soit respecté, avec des droits. La Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPRO) fait un gros travail pour que les joueurs africains travaillent dans de meilleures conditions, car il y a beaucoup de précarité. Il me semble aussi très important que les championnats soient disputés de manière régulière.

La commission à laquelle vous appartenez ne devrait pas chômer…

En effet. C’est pour cela qu’il faudra que ses membres soient en contact régulier, afin d’échanger leurs idées. On ne pourra pas se contenter uniquement des réunions qui auront lieu lors des comités exécutifs de la CAF.

Je constate en tout cas que la CAF semble entrer dans une nouvelle ère. Il y a un vent de fraîcheur qui souffle. C’est une excellente chose que de vouloir davantage associer les anciens joueurs aux réflexions à mener pour faire progresser le football africain.

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