Walid Regragui : « Le TP Mazembe, c’est l’équivalent en Afrique du Real Madrid ou de Barcelone en Europe »
Samedi soir, le FUS Rabat tentera de se qualifier pour la finale de la Coupe de la CAF face au TP Mazembe, le tenant du titre (0-1 à l’aller). Walid Regragui, le jeune entraîneur marocain (42 ans), sait que la mission s’annonce difficile. Mais aussi que son équipe a remporté tous ses matchs continentaux cette année à domicile.
Jeune Afrique : Avez-vous des regrets par rapport au match aller ?
Walid Regragui : Nous avions fait soixante-dix bonnes premières minutes. Ensuite, c’était devenu compliqué physiquement. Mes joueurs commençaient sans doute à ressentir les effets du voyage pour venir de Rabat à Lubumbashi : dix heures d’avion, une arrivée le samedi tôt le matin, match le dimanche face à une des meilleures équipes d’Afrique. Honnêtement, perdre 1-0 là-bas, ce n’est pas si mal. D’autant plus que notre gardien, grâce à quelques arrêts en fin de rencontre, a évité d’autres buts.
Si nous sommes éliminés, tout le monde trouvera cela normal
Êtes-vous confiant avant ce match retour ?
Il faut voir les choses avec recul. À domicile, nous avons remporté tous nos matchs en 2017, que ce soit en Ligue des Champions, malgré notre élimination par les Libyens d’Al-Ahli Tripoli (0-2, 3-1), puis en Coupe de la CAF, où nous avons été reversés. Au total, cela fait sept victoires en sept rencontres. Nous sommes très à l’aise chez nous, où nous essayons de pratiquer un football offensif. Nous avons réussi à battre des équipes comme le MAS Fès (2-1), le Club Africain (2-1), Sfax (1-0)… Mais attention, car en face de nous, nous aurons un très gros morceau. En Afrique, le TP Mazembe, c’est l’équivalent du Real Madrid ou de Barcelone en Europe. Si on se qualifie, ce sera forcément un exploit. Et si nous sommes éliminés, tout le monde trouvera cela normal.
Le FUS Rabat s’affirme depuis quelques années comme un des clubs marocains les plus réguliers. Cette Coupe de la CAF a-t-elle permis au club de franchir un cap supplémentaire ?
Cette année, l’équipe a changé. Des joueurs sont partis, d’autres sont arrivés. C’était notre volonté de repartir sur un autre cycle. Il y a eu la déception d’être éliminés de la Ligue des Champions, mais on a su rebondir en Coupe de la CAF, grâce à un bon parcours à domicile. À l’extérieur, c’est en revanche plus compliqué. Mais depuis quelques années, le club progresse. Il a remporté le titre en 2016, la Coupe du Trône en 2014, il a atteint les demi-finales de la Coupe de la CAF en 2016. Notre public est de plus en plus fidèle, il est plus nombreux au stade. Médiatiquement, on parle de nous. Nous nous inscrivons dans un projet d’avenir : un gros effort est fait sur la formation des jeunes. Le but, c’est de continuer à faire preuve de régularité, afin que les jeunes que nous formons actuellement puissent évoluer avec l’équipe professionnelle dans quatre ou cinq ans.
Si on se qualifie pour la finale de la Coupe de la CAF, on grandira encore un peu plus…
Vous êtes un jeune entraîneur (41 ans), dont le travail au FUS ne passe pas inaperçu. Est-il facile de ne pas prêter trop d’attention aux éventuelles sollicitations extérieures ?
Sincèrement, je ne me prends pas la tête avec ça. Ici, j’ai la confiance de mes dirigeants, je peux travailler en sachant que nous allons tous dans la même direction. Je suis en poste depuis 2014. Le FUS est un club qui est stable au niveau technique, puisqu’on laisse les entraîneurs faire leur boulot. Si on se qualifie pour la finale de la Coupe de la CAF, on grandira encore un peu plus…
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