Algérie – Football : Rabah Madjer nouveau sélectionneur des Fennecs, un choix qui étonne

La nomination de Rabah Madjer en tant que sélectionneur de l’Algérie génère son lot de commentaires. L’ancien attaquant, qui a déjà dirigé les Fennecs, n’a en effet plus coaché depuis onze ans.

Rabah Madjer, nouveau sélectionneur de l’équipe nationale algérienne de football. © Lionel Cironneau/AP/SIPA

Rabah Madjer, nouveau sélectionneur de l’équipe nationale algérienne de football. © Lionel Cironneau/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 23 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

La Fédération algérienne de football (FAF) cherche peut-être à établir un record : celui du nombre de sélectionneurs essorés en un minimum de temps. Mais depuis 2014, et le départ de Vahid Halilhodzic après un huitième de finale de Coupe du Monde perdu face à l’Allemagne (1-2), la FAF ne chôme pas. Christian Gourcuff a démissionné en avril 2016, Milovan Rajevac, nommé en juin 2016 après l’intérim d’un match assuré par Nabil Neguiz, a été viré quatre mois plus tard.

Georges Leekens a subi le même sort au retour d’une CAN 2017 ratée, et Lucas Alcaraz, intronisé en avril dernier, n’a même terminé l’année, et a été limogé après l’élimination des Fennecs sur la route de la Russie.

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« Cinq coaches en si peu de temps, c’est bien la preuve que quelque chose ne va pas. Je ne vous cacherai pas que j’ai été surpris en apprenant la désignation de Madjer pour le poste », admet Nasser Sandjak, ancien sélectionneur national en 2000 et également passé sur le banc de la JS Kabylie (2003 et 2012) et le MO Bejaïa (2016).

Madjer n’a pas entraîné depuis onze ans

Sandjak se pose la même question que des millions d’Algériens à propos de Madjer, qui fût un immense joueur (86 sélections, 28 buts), vainqueur notamment de la CAN en 1990 et de la Ligue des Champions avec le FC Porto en 1987 (2-1 face au Bayern Munich). Mais, « cela fait onze ans qu’il n’a pas entraîné », souligne Sandjak.

>>> A Lire – Fennecs éliminés du Mondial 2018 : « Les joueurs algériens ne se sentent pas respectés »

Madjer, qui a dirigé trois fois les Fennecs (1994-1995, 1999 et 2001-2002), a quitté les bancs de touche en 2006, lors d’un bref passage à Al-Rayyan Club (Qatar). « Le métier d’entraîneur, c’est compliqué. On peut légitimement se poser la question de savoir si Madjer connaît vraiment bien l’Afrique d’aujourd’hui. Cela fait des années qu’il est consultant. Qu’il connaisse le football, je n’en doute pas. Mais entraîner, c’est manager des joueurs, dont certains gagnent beaucoup d’argent. Consultant télé et coach, ce n’est pas la même chose ! Il va falloir qu’il se reconnecte vite à la réalité. Ce qui est en revanche positif, c’est que ses adjoints, Meziane Ighil et Djamel Menad, sont des entraîneurs actifs depuis plusieurs années. »

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Nasser Sandjak n’oublie pas que Rabah Madjer a souvent tenu des propos très virulents à l’encontre des joueurs binationaux, quand il était consultant. « Je ne sais pas comment les binationaux vont réagir quand ils vont rencontrer Madjer pour la première fois. Un sélectionneur doit être avant tout un rassembleur… »

Supporters devant le match Algérie-Allemagne à la coupe du Monde au Brésil. Alger, le 30 juin 2014. © Sidali Djarboud/AP/SIPA

Supporters devant le match Algérie-Allemagne à la coupe du Monde au Brésil. Alger, le 30 juin 2014. © Sidali Djarboud/AP/SIPA

Objectif CAN 2019

Le nouveau sélectionneur, qui dispose d’un peu plus de trois semaines pour préparer le match face au Nigeria à Constantine le 10 novembre prochain en éliminatoires pour la Coupe du Monde 2018, dont l’Algérie est éliminée, aura comme premier objectif de qualifier son équipe pour la CAN 2019.

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« Elle a besoin de stabilité. Depuis quelques années, il y a eu trop de sélectionneurs. Madjer n’a plus entraîné depuis onze ans. Il a eu le courage d’accepter. On peut se poser naturellement des questions sur cette nomination, car revenir aux fonctions après une si longue absence, c’est très rare. Il était aussi question de Djamel Belmadi, qui est plus jeune (41 ans). Cela aurait pu être un choix intéressant», intervient Nordine Kourichi, ancien coéquipier de Madjer en sélection et ex adjoint de Vahid Halilhodzic (2011-2014).

« Il a dit qu’il fallait s’appuyer sur les joueurs locaux. Je veux bien, mais le problème, c’est que l’Algérie néglige depuis trop longtemps la formation des jeunes, alors qu’il y a beaucoup de talents dans ce pays. »

Kheireddine Zetchi, le nouveau président de la FAF, en est déjà à son deuxième sélectionneur en un peu plus de sept mois de présidence. Le patron du football algérien sait qu’il joue beaucoup avec cette nomination diversement appréciée dans le pays. La première liste de Madjer en vue du match face au Super Eagles nigérians, et qui devrait être publiée d’ici une quinzaine de jours, sera très commentée…

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