Ebola : premier cas à Freetown, deux Américains contaminés au Liberia
Le premier cas confirmé de décès dû au virus Ebola a été enregistré dans la capitale de la Sierra Leone, tandis que deux citoyens américains, engagés dans la lutte contre l’épidémie, ont été infectés au Liberia.
Juste après qu’un premier cas d’Ebola a été signalé à Lagos au Nigeria, où un Libérien est décédé de la maladie dans la nuit du 24 au 25 juillet, c’est au tour de la capitale de Sierra Leone, Freetown, de connaître la même situation alors que le pays – notamment dans les régions de Kenema et Kailahun – est devenu le nouvel épicentre de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, qui a déjà fait au moins 660 morts.
Selon le porte-parole du ministère sierra-léonais de la Santé, Sidi Yahya Tunis, une apprentie coiffeuse de 32 ans, Saudatu Koroma, est décédée samedi. Elle avait été hospitalisée mercredi dans la banlieue ouest de Freetown, mais vendredi, "son père et sa mère l’ont emmenée de force", poussant les autorités à diffuser des avis de recherche à la télévision et à la radio. "Cela l’avait convaincue de retourner à l’hôpital, mais elle est morte en chemin", a indiqué M. Tunis. "Des échantillons de sang prélevés sur le père et la mère sont en cours d’analyse" et la maison où elle habitait, dans l’est de Freetown, et tous ses habitants ont été placés en quarantaine pour 21 jours, durée maximale de la période d’incubation.
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Par ailleurs, deux citoyens américains, engagés dans la lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, ont été infectées par le virus au Liberia, selon l’association caritative chrétienne Samaritan’s Purse, pour laquelle travaille le médecin Kent Brantly. Ce dernier a été placé en quarantaine au centre de traitement contre l’Ebola de l’organisation, à l’hôpital ELWA de Monrovia. Il avait commencé à travailler avec l’équipe de l’organisation spécialisée dans la lutte contre le virus mortel en octobre et s’occupait des malades atteints par la maladie depuis juin.
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"Pas encore tiré d’affaire"
La porte-parole de Samaritan’s Purse, Melissa Strickland, est revenue dimanche sur son état : "Nous restons optimistes quant à son rétablissement, mais il n’est certainement pas encore tiré d’affaire". Kent Brantly a de la fièvre et se plaint de douleurs musculaires, a-t-elle précisé. Nancy Writebol, la seconde Américaine contaminée, travaille quant à elle pour l’organisation caritative chrétienne SIM. Elle est responsable de l’hygiène et de la désinfection des tenues de protection portées par les membres du personnel qui entrent et sortent du centre où sont isolés les malades à l’hôpital ELWA.
Son état était stable dimanche, a indiqué Samaritan’s Purse. "Ils reçoivent tous deux des soins intensifs, mais il s’agit bien sûr d’une situation dangereuse et effrayante", a précisé la porte-parole de l’association. Elle a également souligné que l’administration rapide d’un traitement était cruciale pour surmonter cette maladie mortelle. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité de la fièvre hémorragique Ebola peut atteindre 90% dans certains cas.
Le virus Ebola a tué 660 personnes depuis le début de l’épidémie en Afrique de l’Ouest il y a quelques mois, dans trois pays : Guinée (314 morts), Sierra Leone (219 morts) et Liberia (127 morts), selon un récent bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
(Avec AFP)
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