Migrants expulsés de l’Algérie vers le Niger : pas de pitié pour les Subsahariens ?

La région d’Agadez est devenue un sinistre « hub » où se retrouvent notamment des migrants subsahariens expulsés du Maghreb, parfois aussi indésirables au Nord qu’au Sud…

L’œil de Glez. © Glez / J.A.

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Publié le 26 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Il faut bien la chercher, l’humanité, dans le no man’s land aride qui s’étire entre l’Algérie et le Niger. Déjà maltraités à l’aller dans le sens sud-nord, des groupes de migrants y deviennent des masses déshumanisées, que l’on déplace au gré des politiques migratoires comme des feuilles mortes dans le vent de cette Europe automnale qu’ils veulent atteindre à tout prix. Par centaines. Par milliers.

Ces deux derniers mois, selon certaines sources, ce sont 7 800 Subsahariens qui auraient été « déversés », par bus, après leur expulsion d’Algérie, dans les parages de Tamanrasset, aux confins du Niger. La semaine passée, ils étaient plus de 950 Ouest-Africains en situation irrégulière à être ainsi livrés à la marche forcée en pleine zone désertique.

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Si les marques d’indignation ne manquent pas, elles ont en réalité deux dimensions. « Comment livrer ainsi des individus, parfois mineurs, aux affres du désert ? », s’insurgent des sommités du Mali ou du Niger, précédées ou relayées par des organisations non gouvernementales à vocation humanitaire. Côté « droits de l’homme », Amnesty International dénonce des « arrestations arbitraires », en Algérie, fondées sur « un profilage ethnique » et des expulsions massives « illégales ».

Caractère nationaliste

La seconde dimension de cette compassion plutôt « universaliste » est son caractère national, voire nationaliste. Si le Niger, par exemple, s’émeut des conditions d’expulsion des sans-papiers, il s’irrite du débarquement sur son territoire de migrants maliens, ghanéens, nigérians, libériens ou sierra-léonais. Autrement dit, de migrants aussi étrangers au Niger qu’en Algérie.

Confrontées à la gestion du centre de transit pour migrants, les autorités d’Agadez rappellent que chaque émigré indésirable doit être rapatrié dans son pays par des chemins qui ne passent pas systématiquement par le Niger. De hauts responsables nigériens s’étonneraient notamment de la présence, parmi les récents débarqués, de nombreux ressortissants du Mali, pays pourtant largement frontalier de l’Algérie.

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En Afrique subsaharienne, comme ailleurs, la gestion internationale des flux de migrants se heurte donc à des préoccupations nationales. En attendant, dans le no man’s land, les voyageurs refoulés deviennent des « no land’s men » que chacun préférerait ne pas voir. Et demain ? Les observateurs estiment qu’environ 100 000 Subsahariens vivraient en situation irrégulière en Algérie…

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