Soudan : libération du rédacteur en chef du journal qui avait accusé la famille Béchir de corruption

Le rédacteur en chef du quotidien soudanais Al-Tayar, condamné à six mois de prison pour la publication d’un article accusant la famille du président Omar el-Béchir de corruption, a été libéré mardi après une nuit en prison.

Le président soudanais Omar el-Béchir, lors d’un discours à Djouba en janvier 2014. © Ali Ngethi/AP/SIPA

Le président soudanais Omar el-Béchir, lors d’un discours à Djouba en janvier 2014. © Ali Ngethi/AP/SIPA

Publié le 24 octobre 2017 Lecture : 1 minute.

Osman Mirghani avait été condamné à payer 10 000 livres soudanaises (1 260 euros) ou à purger six mois de prison. En cause, la publication en 2012 dans son quotidien indépendant Al-Tayar d’un article accusant la famille d’Omar el-Béchir de corruption.

Mais il avait indiqué qu’il ne comptait pas régler cette somme et avait été incarcéré lundi à Omdurman, une ville proche de la capitale Khartoum. « C’est contre mes principes de payer les amendes dans les cas comme ça. »

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Il a été libéré mardi après que le syndicat des journalistes soudanais a payé l’amende. « Nous avons payé car nous estimons qu’aucun journaliste ne devrait être en prison », a déclaré Salah Cheikh, secrétaire général du syndicat. « Maintenant, Osman Mirghani peut faire appel de la décision de la justice ».

La situation de la liberté de la presse est « très grave »

L’auteur de l’article incriminé, Mohamed Zine El Abidine, a lui écopé de trois ans de prison avec sursis. Osman Mirghani et son journal sont régulièrement la cible des autorités et des éditions entières de ce quotidien ont plusieurs fois été confisquées.

Dans son rapport 2017, Reporters sans frontières classe le Soudan, que Béchir dirige depuis 28 ans, parmi les pays où la situation de la liberté de la presse est « très grave », à l’instar notamment de l’Égypte, du Bahreïn et de la Syrie. Face aux inquiétudes des Américains sur la situation des droits de l’homme, le régime de Khartoum avait répliqué en assurant que « le Soudan jouit de la liberté de la presse, avec plus de 30 journaux qui soutiennent le gouvernement ou qui s’y opposent, publiés quotidiennement ».

Les craintes américaines n’ont toutefois pas empêché l’administration Trump d’annoncer le 6 octobre dernier la levée partielle des sanctions sur le Soudan. Une décision prise, selon un haut responsable américain, « en reconnaissance des actions positives du gouvernement soudanais » dans la lutte contre le terrorisme ou dans l’élargissement de l’accès à l’aide humanitaire au Darfour. Le pays demeure néanmoins sur la liste américaine des « sponsors du terrorisme ».

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