Centrafrique : la communauté internationale ne s’engage pas suffisamment, selon Antonio Guterres

En visite de quatre jours en Centrafrique, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé, le soir de son arrivée, mardi, un renforcement de l’effectif des Casques bleus en Centrafrique et à la communauté internationale de mobiliser plus de ressources pour le pays.

Antonio Guterres accueilli par le Premier ministre centrafricain Simplice Sarandji à son arrivée à l’aéroport de Bangui, mardi 24 octobre 2017. © Joel Kouam/AP/SIPA

Antonio Guterres accueilli par le Premier ministre centrafricain Simplice Sarandji à son arrivée à l’aéroport de Bangui, mardi 24 octobre 2017. © Joel Kouam/AP/SIPA

Publié le 24 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

« La communauté internationale ne s’engage pas suffisamment, ne mobilise pas suffisamment ses ressources et ses capacités pour aider la République centrafricaine », a lancé Antonio Guterres d’une cérémonie d’accueil officielle mardi 24 octobre.

Le Secrétaire général des Nations unies a demandé un renforcement de l’effectif des Casques bleus en Centrafrique, où la mission de l’ONU (Minusca) compte 12 870 hommes, dont 10 750 militaires. « La Centrafrique est prête à assumer ses responsabilités », a assuré de son côté Faustin Archange Touadéra, saluant « le courage des soldats de la Minusca ».

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Un dépôt de gerbes en l’honneur des Casques bleus tués au combat en Centrafrique avait eu lieu plus tôt sur la base de la Minusca à Bangui en présence d’Antonio Guterres.

Un message politique fort

Cette visite  intervient dans un contexte financier délicat pour l’ONU, avec une forte pression du président américain Donald Trump pour des coupes budgétaires au sein de l’organisation internationale et certaines de ses missions de paix.

Ce déplacement en République centrafricaine, quelques semaines avant le très probable renouvellement du mandat de la Minusca, est un message politique fort, à un moment où les critiques pleuvent sur la mission de l’ONU.

Accusés par leurs détracteurs de « passivité » et parfois même de « collusion » face aux groupes armés, les contingents onusiens font aussi face à une avalanche d’accusations d’agressions sexuelles.

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À Bangui, Antonio Guterres rencontrera des victimes d’abus sexuels et leurs familles alors que les accusations d’agressions sexuelles de Casques bleus sur la population civile se sont multipliées ces derniers mois. Il sera accompagné de Jane Connors, avocate des droits des victimes de l’ONU. Il s’entretiendra aussi avec des ONG – cibles régulières des belligérants – opérant sur le territoire, les membres de la plateforme interreligieuse centrafricaine, et des cadres de la société civile.

Il doit se rendre mercredi pour quelques heures à Bangassou, région du sud-est du pays, théâtre de massacres à répétition ces dernières semaines qui ont fait des dizaines de morts. Il y rendra hommage aux six Casques bleus décédés en mai dans la zone, alors que la ville de Bangassou est sous le contrôle depuis mai des milices anti-balaka.

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Jeudi, Antonio Guterres doit s’entretenir avec les éléments militaires de l’Union européenne chargés de former l’armée centrafricaine.

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