Guinée : le Horoya AC se lance dans le merchandising

Le Horoya AC, un des trois clubs les plus titrés de Guinée, a ouvert au début du mois d’octobre une boutique de produits dérivés à Conakry. Une première dans le pays, alors que le merchandising reste très confidentiel en Afrique subsaharienne.

Antonio Souaré, à Paris le 9 février 2016. © Vincent Fournier/J.A.

Antonio Souaré, à Paris le 9 février 2016. © Vincent Fournier/J.A.

Alexis Billebault

Publié le 25 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

Depuis qu’il a accédé à la présidence du Horoya Athletic Club (HAC), Antonio Souaré n’est pas seulement obnubilé par la conquête de titres nationaux, en attendant de devenir un poids lourd du football africain. L’homme d’affaires, qui est également le président de la Fédération guinéenne de football (FGF), investit dans la modernisation de son club, le plus riche du pays.

Après la construction du siège du HAC, d’un centre d’entraînement, la création d’une chaîne de télévision interne, d’un site internet actualisé chaque jour et en attendant que le stade de 15 000 places soit achevé, le dirigeant s’est lancé dans un nouveau défi, celui de la vente de produits dérivés.

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En Afrique, cette pratique est très peu développée, comme le rappelle Soufiane Souaré (30 ans), le vice-président du club de la rive droite de la capitale. « On trouve quelques boutiques officielles en Afrique du Nord, en Afrique du Sud ou en RD Congo, avec le TP Mazembe. Mais c’est quelque chose de très confidentiel pour l’instant. En Guinée, Horoya est le pionnier en la matière. »

Accord avec l’équipementier allemand Saller

La première boutique du club aux dix-sept titres de champion et aux sept coupes nationales, située dans le quartier Coléah Domino, tout près des près des locaux administratifs et qui emploie trois salariés, a été inaugurée au début du mois d’octobre.

« Cela répondait à une demande de nos supporters, qui sont présents à Conakry, mais également dans toute la Guinée. Horoya y compte des milliers de fans. Nous avons établi un business plan, en respectant la charte graphique qui a été établie. Le club se structure depuis plusieurs années. L’ouverture d’une boutique officielle fait donc partie du processus de modernisation souhaité », explique Soufiane Souaré, né à Paris, où il a étudié la gestion et l’économie avant d’obtenir à Tallahassee (Floride) un diplôme en business et entrepreneuriat.

« On s’inspire de ce qui se fait en Europe. Nous souhaitons proposer des produits officiels. Jusqu’à maintenant, les seuls maillots disponibles l’étaient sur les marchés de Conakry. Des faux, vendus quelques euros. Désormais, nous vendons les maillots fournis par notre équipementier allemand Saller ».

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Objectif de 100 000 maillots par an

Pour 14 euros, il est donc possible de s’offrir un des trois maillots (domicile, extérieur et third) du HAC. Et pour 6 euros de plus, de le faire floquer au nom d’un des joueurs de l’effectif. D’autres accessoires aux couleurs du club (casquettes, écharpes, vendues 5 euros) sont également disponibles, mais pas seulement : « Nous proposons aussi des chaussures à crampons, des survêtements, etc., et uniquement des produits originaux. Le panier moyen de l’acheteur tourne autour de 20 euros », poursuit Soufiane Souaré, qui mise sur la vente d’environ 100 000 maillots par an.

« Nous allons ouvrir à moyen terme trois autres boutiques à Conakry, mais également dans la sous-région. La vente de produits dérivés doit constituer une source de revenus supplémentaires », explique-t-il.

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Vente en ligne

En Guinée, où une Ligue professionnelle a été créée en 2016, les clubs, en attendant les futurs droits télé, vivent de l’argent privé injecté par les dirigeants, des recettes aux guichets ou du sponsoring privé. « La vente de produits dérivés n’est pas une habitude pour les supporters guinéens. Cela commence à en être une, et j’espère sincèrement que d’autres clubs guinéens feront la même chose que nous », ajoute-t-il.

Le club multi-titré étudie aussi la possibilité de vendre ses produits en ligne. « C’est un projet que nous voulons mener à son terme, explique Soufiane Souaré. Le réseau internet n’est pas toujours très développé en Guinée. Mais je pense que d’ici un peu plus d’un an, il sera possible d’acheter différents articles disponibles dans nos boutiques via notre site Internet… »

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