Crise au Togo : Alassane Ouattara invite le pouvoir et l’opposition à négocier

Alors que le Togo s’enfonce dans une grave crise politique, le président ivoirien Alassane Ouattara a exhorté mardi Lomé à ouvrir des « négociations » avec l’opposition.

Les grévistes ont lancé un appel au président Outtara  le 20 novembre 2017. © Loic Venance/AP/SIPA

Les grévistes ont lancé un appel au président Outtara le 20 novembre 2017. © Loic Venance/AP/SIPA

Publié le 25 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Nous estimons qu’il faut des négociations (…) et que ces négociations doivent aboutir aux modifications constitutionnelles qui ont déjà été engagées », a déclaré à la presse Alassane Ouattara, qui assistait mardi à une réunion à Niamey de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Signe de l’acuité de la crise togolaise, celle-ci figurait au menu des discussions des cinq chefs d’État présents à la réunion, a indiqué le président ivoirien. Depuis plusieurs semaines, des manifestations souvent violentes se succèdent dans le pays, pour demander le départ du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.

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La limitation non rétroactive des mandats

Au cœur de cette crise : le rejet par la coalition de l’opposition du projet de modification constitutionnelle du gouvernement sur la limitation des mandats présidentiels. Ses détracteurs soulignent que cette limitation n’est pas rétroactive et permettrait à Faure Gnassingbé, élu en 2005, de se représenter en 2020, puis en 2025.

Pour Alassane Ouattara, les deux principaux points devant faire l’objet de modifications sont « la limitation à deux mandats » présidentiels et une élection présidentielle à deux tours. L’actuelle constitution togolaise ne limite pas le nombre de mandats que peut effectuer le président, dont le choix se fait lors d’un scrutin à un seul tour.

Au moins seize morts 

Des dispositions vivement contestées par la coalition de l’opposition, qui organise depuis août des marches contre le pouvoir pour demander une limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels. Autre revendication de poids : la démission immédiate du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005.

Depuis le début de la crise, au moins seize personnes sont mortes dans le pays, selon un bilan établi par l’AFP. « Il est important qu’il y ait un climat de paix au Togo » et « nous condamnons la violence quelle que soit l’origine », a réagi le président ivoirien. « Les manifestations doivent pouvoir se faire, mais de manière pacifique », et les auteurs « de violences » seront « sanctionnés » par la Cedeao qui « n’hésitera pas à prendre les mesures rigoureuses », a-t-il averti.

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« Usage excessif de la force »

De son côté, la France a exprimé sa préoccupation au sujet « des rapports sur la présence d’hommes en civil aux côtés des forces de l’ordre, pouvant s’apparenter à des milices ». « Nous souhaitons que le gouvernement togolais respecte le droit de manifester, a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay Agnès Romatet-Espagne. Les manifestations doivent s’exprimer de façon pacifique. »

Même son de cloche du côté du département d’État américain, où l’on se dit « profondément préoccupé par l’escalade de la violence et les restrictions de la liberté d’expression et de réunion au Togo ». « Nous sommes particulièrement troublés par les rapports sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurité », a déclaré Heather Nauert, porte-parole du département d’État.

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