Terrorisme : une « force armée multinationale » pour lutter contre Boko Haram
Quatre États riverains du lac Tchad vont mettre sur pied « une force armée multinationale » pour lutter contre la menace du groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.
Selon une source officielle, le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun se sont engagés, mercredi 23 juillet, à mettre en place "une force armée multinationale" composée de 700 soldats afin de lutter contre la menace de Boko Haram.
Mi-mai, cinq chefs d’État africains – Nigeria, Niger, Cameroun, Tchad et Bénin – avaient adopté à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de "guerre" contre ce groupe islamiste armé qui prévoit notamment "une présence militaire autour du lac Tchad et une capacité d’intervention en cas de danger".
Pour le moment, on ignore si le Bénin participera à cette force multinationale. "Nous sommes en train de monter en puissance : chacun des pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) a pris l’engagement de déployer un contingent de 700 hommes au sein de cette Force multinationale", a annoncé à la télévision nigérienne Mebe N’go’o Edgard Alain, chargé à la Défense à la présidence du Cameroun, qui s’exprimait après un entretien entre le président du Niger, Mahamadou Issoufou, et les chefs des armées et des renseignements des Etats de la CBLT, réunis depuis mardi à Niamey.
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Mais, selon une source au ministère nigérien de la Défense, la Centrafrique, plongée dans le chaos et les violences intercommunautaires, n’est pas représentée à la rencontre de Niamey et ne fournira pas de troupes. Pour le moment, les contours de la force multinationale n’ont pas encore été définis. "Le contingent sera coiffé par un état-major qui va continuer d’éradiquer l’insécurité", a affirmé Mebe.
Une "situation sécuritaire sans précédent"
La rencontre qui s’achève mercredi est axée sur "les mesures concrètes à prendre dans la lutte contre le terrorisme" dans ces États. Le Bénin, qui n’est pas membre de la CBLT mais voisin du Nigeria, participe également.
À l’ouverture de la réunion, le ministre nigérien de la Défense, Karidjo Mahamadou, a pointé la "situation sécuritaire sans précédent" qui est "née principalement de la menace terroriste de l’organisation Boko Haram". "Cette menace se fait de plus en plus grande" et "si cette tendance continue, toute la zone pourrait être déstabilisée aussi bien sur le plan social que politique et économique", a-t-il prévenu.
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Le Cameroun a longtemps été critiqué par ses voisins pour sa passivité dans la lutte contre Boko Haram sur son propre territoire – le Nigeria, premier concerné, coopérant déjà avec le Niger et le Tchad -, avant de se décider à déployer des troupes d’élite dans la zone frontalière du Nord.
Le président du Niger a récemment indiqué que Boko Haram, dont l’insurrection sanglante a fait plus de 10 000 morts en cinq ans, concentre "ses opérations sur les rives du lac Tchad, au nord-est du Nigeria, un peu au sud-est du Niger et au sud du Cameroun et du Tchad".
(Avec AFP)
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