Plus de 600 morts à Gaza, les compagnies aériennes annulent leurs vols vers Israël
Alors que l’offensive israélienne sur la bande de Gaza se poursuivait mercredi, le bilan des combats a atteint au moins 636 morts côté palestinien et 31 côté israélien.
Les hostilités entre le Hamas et Israël ne connaissaient aucun répit mercredi 23 juillet malgré l’appel ferme de Ban Ki-moon à "arrêter de combattre". Les forces israéliennes ont abattu un Palestinien de 32 ans dans le village de Hussan en Cisjordanie, ont annoncé des sources de sécurité palestiniennes. À Gaza, 5 Palestiniens dont deux enfants ont été tués par des tirs de chars.
Selon les secours palestiniens, le bilan a atteint au moins 636 morts, un chiffre difficile à vérifier compte-tenu du chaos régnant à Gaza où des corps de personnes décédées les jours précédents continuent d’être retrouvés dans les décombres. Quelque 3 700 personnes ont été blessées et 100 000 déplacés ont trouvé refuge auprès de l’ONU.
Côté israélien, depuis le début des hostilités, quelque 1 700 impacts de roquettes ont été comptabilisés, et environ 420 autres projectiles ont été détruits en vol.
Des combattants du Hamas, passant par leurs tunnels, ont aussi porté le combat sur le sol d’Israël à plusieurs reprises depuis jeudi.
L’armée israélienne a fait état de 185 "terroristes" tués depuis le 17 juillet mais elle enregistre aussi des pertes significatives dans ce qui était à l’origine une campagne aérienne lancée le 8 juillet mais qui s’est muée jeudi en opération terrestre.
Outre deux civils, 29 soldats israéliens ont été tués et les obsèques rythmaient les informations télévisées.
>> Pour aller plus loin : Conflit israélo-palestinien, le nid de guêpes
Dans un discours télévisé au ton inhabituellement dur, le président palestinien Mahmoud Abbas a promis de "poursuivre tous ceux qui commettent des crimes contre notre peuple, quel que soit le temps que cela prendra". Réunie en urgence dans la nuit de mardi à mercredi à Ramallah (Cisjordanie), la direction palestinienne a appelé à des "manifestations populaires générales de solidarité avec Gaza et la Résistance".
Après une visite en Égypte, médiateur traditionnel entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, a réclamé à Tel Aviv l’arrêt des hostilités. "Mon message aux Israéliens et aux Palestiniens est le même : ‘Arrêtez de combattre, commencez à parler. Traitez à la racine les causes du conflit’", a-t-il souligné, en présence de Benjamin Netanyahu.
Ce dernier est resté sur ses positions, appelant la communauté internationale à considérer le Hamas comme le seul responsable du bain de sang : "La population de Gaza est la victime du régime brutal du Hamas".
Dans le même temps, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a recommandé à l’ensemble des compagnies européennes, au plus tard mercredi, de ne plus desservir jusqu’à nouvel ordre l’aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv.
Cette décision fait suite à celle prise par l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) d’interdire pour 24 heures aux compagnies américaines de voler vers ou depuis Israël, après qu’un tir de roquette de Gaza a atteint une localité proche de l’aéroport. C’est la première fois depuis la guerre du Golfe en 1990-1991 que de telles mesures touchent Israël.
>> Lire aussi : 3 minutes pour comprendre l’absurdité du conflit israélo-palestinien (vidéo)
Alors que de très nombreux vols ont été annulés par des compagnies européennes et nord-américaines comme Air France, Lufthansa, EasyJet ou Delta, le ministre israélien des Transports, Israël Katz, a estimé qu’il n’y avait "aucune raison" de prendre de telles mesures.
Le Premier ministre israélien "a parlé mardi soir avec le secrétaire d’État américain, John Kerry, et lui a demandé d’agir pour rétablir les vols des compagnies américaines vers Israël", a indiqué l’entourage du Premier ministre.
Mais Kerry, au Caire pour tenter d’arracher un cessez-le feu dans la bande de Gaza, a affirmé par téléphone à Netanyahu que cette interdiction était simplement motivée par la protection des citoyens américains. Il a précisé que les États-Unis décideraient de son maintien ou non d’ici 24 heures, a déclaré la porte-parole du département d’État, Jen Psaki.
(Avec AFP)
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