Centrafrique : un accord de paix sera-t-il signé in extremis à Brazzaville ?

Neuf chefs militaires de l’ex-Séléka sont arrivés mardi soir à Brazzaville. Les autorités congolaises espèrent que leur présence permettra de débloquer les négociations pour la paix en Centrafrique qui s’y déroulent depuis lundi.

La présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, (gauche), à Brazzaville le 21 juillet 2014. © AFP

La présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, (gauche), à Brazzaville le 21 juillet 2014. © AFP

Publié le 23 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Le "Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique" organisé à Brazzaville accouchera-t-il de l’accord de cessez-le-feu tant attendu ? Rien n’était moins sûr mercredi 23 juillet matin alors que les discussions devaient reprendre.

Les autorités congolaises, organisant le Forum au nom de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ont indiqué avoir repoussé de six heures, à 15h00 (14h00 GMT) la cérémonie de clôture prévue mercredi et censée aboutir à la signature d’un accord. Ce document prévoit notamment le regroupement de tous les combattants des groupes signataires dans un délai de 45 jours en vue de leur démobilisation, et le retour dans leur pays des miliciens étrangers.

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>> Lire aussi : Les négociations de paix suspendues à Brazzaville

Si les autres groupes présents à Brazzaville devraient signer la déclaration, on ne peut pas en dire autant de la Séléka. Mardi soir, "neuf chefs militaires" de l’ex-rébellion sont arrivés dans la capitale congolaise, a déclaré Jean-Marie Kamba, conseiller technique auprès du président Denis Sassou Nguesso.

Une manière pour les autorités congolaises de tenter de sauver les négociations. "La décision d’aller chercher [ces personnes] à Bangui est un plan B", a déclaré un responsable au ministère des Affaires étrangères congolais.

Selon l’imam Layama Kobine, président de la communauté islamique de Centrafrique, ce sont des responsables politiques de la Séléka présents à Brazzaville qui ont demandé ce renfort, arguant que ces responsables militaires étaient mieux placés qu’eux pour "discuter des conditions" dans lequelles doivent cesser les combats.

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Mardi, les délégués de la Séléka au Forum sont restés dans leur hôtel toute la journée. En leur absence, les travaux des commissions sur la cessation des hostilités et sur le désarmement des groupes armés avaient été suspendus dès le matin. Ils ont finalement repris dans l’après-midi, pendant quelques heures, mais sans eux.

Partition

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La veille lorsque le chef de la délégation de la Séléka, Mohamed-Moussa Dhaffane, avait jeté un pavé dans la marre en posant comme préalable à toute discussion l’acceptation du principe d’une division du pays.

"Les persécutions contre une frange de la population se poursuivent", a-t-il déclaré, "au nom de la paix […] nous avons demandé la partition du pays. Nous, les ressortissants du Nord-Ouest, chrétiens et musulmans, nous ne sommes plus acceptés".

Une prise de position justifiée par la mort de deux Séléka lundi à Bangui et prise 24 heures après une visite au Bénin de 5 membres de la délégation à leur président Michel Djotodia.

>> Pour aller plus loin : Djotodia a-t-il roulé tout le monde dans la farine ?

Ils font preuve de "mauvaise foi", "ils font exprès de faire traîner pour on ne sait quelle raison", a dénoncé un ministre, sous le couvert de l’anonymat. L’idée même d’une division du pays a été jugée inenvisageable par l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et l’imam Kobine.

À Bangui, Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre, a déclaré lors d’une conférence de presse d’opposants au Forum que la question de l’unité du pays n’était "même pas négociable".

Romain Nadal, porte-parole du Quai d’Orsay estimait, lui, que "tout doit être fait pour éviter la désintégration territoriale" de la Centrafrique.

(Avec AFP)

 

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