Libye : les islamistes minoritaires au Parlement
Les résultats définitifs des législatives libyennes ont été publiés lundi. Si les islamistes semblent minoritaires au sein du futur Parlement, ils pourraient toutefois se renforcer à la faveur des alliances politiques.
Près d’un mois après le vote, la Haute commission électorale en Libye (Hnec) a annoncé lundi les résultats définitifs des élections législatives. Sur les 200 sièges du nouveau Parlement, douze n’ont pas été pourvus, le vote ayant été annulé dans plusieurs bureaux en raison des violences. Les listes n’ayant pas été autorisées, seuls des "individuels" – pas forcément indépendants – ont été élus. Ainsi, la composition politique du Parlement ne sera vraiment connue qu’après la formation des blocs parlementaires apparentés aux différents partis.
Aucune date n’a été fixée encore pour l’entrée en fonction de la nouvelle Chambre des représentants. Mais selon des analystes libyens, des diplomates et plusieurs élus, les islamistes auraient largement perdu les élections. "Selon mes estimations, ils n’ont pas obtenu plus de trente sièges", a indiqué Younès Fannouch, un élu de Benghazi (est) qui se présente comme un indépendant faisant "partie d’un courant civil démocratique".
"Pas d’appartenance idéologique"
Selon lui, les islamistes du Parti pour la justice et la construction (PJC), vitrine politique des Frères musulmans, et leurs alliés, "n’ont pas obtenu plus de 30 sièges", contre plus de 50 pour son rival de l’Alliance des forces nationales (AFN, libérale). Dans l’est du pays, les partisans d’un système fédéral en Libye, connus par leur farouche opposition aux islamistes, seraient représentés par 25 à 28 députés, a-t-il ajouté.
Un autre élu, Ali Tekbali, a indiqué de son côté que "la majorité des élus n’ont pas d’appartenance idéologique", en allusion à la mouvance islamiste. Un avis confirmé par Fannouch, pour qui les "indépendants" sont "opposés à l’islam politique". Mais lors des élections de juillet 2012, les islamistes avaient été aussi donnés pour perdants, mais ils ont réussi à gagner en influence en recrutant parmi les indépendants, en s’alliant avec le Bloc Wafa, plus radical, et en profitant de la loi d’exclusion politique.
Le Parlement devrait siéger à Benghazi
La Chambre, qui devra remplacer le Congrès général national (CGN), devrait siéger à Benghazi (est), deuxième ville de Libye, selon un texte de loi adopté par le Parlement sortant qui siégeait dans la capitale Tripoli. Les élus sont toutefois divisés, certains d’entre eux refusant de se rendre à Benghazi en raison des violences quasi-quotidiennes qui s’y déroulent.
Selon les "libéraux", la défaite politique des islamistes aurait poussé des milices à mener dès le 13 juillet une attaque contre l’aéroport de Tripoli, contrôlé par des groupes rivaux, déclenchant des combats meurtriers qui se poursuivent depuis. Dimanche, l’aéroport et ses environs ont été le théâtre des combats les plus violents depuis le début des combats qui ont fait plus de 47 morts et 120 blessés, selon un bilan officiel arrêté samedi.
Plus d’une dizaine d’avions libyens sur le tarmac ont été endommagés par les combats, dont deux ravagés par le feu dimanche. Lundi, les combats ont cessé en dépit de tirs intermittents toujours entendus dans le périmètre de l’aéroport.
(Avec AFP)
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