L’Afrique subsaharienne n’est pas tirée d’affaire, prévient le FMI

Dans son dernier rapport sur les perspectives régionales de l’économie de l’Afrique subsaharienne, le Fonds monétaire international confirme la reprise économique dans la zone, mais s’inquiète de voir dans certains pays le revenu par habitant se dégrader et l’endettement augmenter.

Vue du logo du Fonds monétaire international. © Itsuo Inouye/AP/SIPA

Vue du logo du Fonds monétaire international. © Itsuo Inouye/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 30 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

C’est un tableau en demi-teinte que dresse le Fonds monétaire international (FMI) de l’économie de l’Afrique subsaharienne en cette fin d’année. Dans ses Perspectives régionales intitulées « Ajustement budgétaire et diversification économique » publiées le 30 octobre, le Fonds confirme que la zone est en cours de rétablissement.

Son taux de croissance annuel se raffermit de 1,4% en 2016, à 2,6% en 2017 et à 3,4% en 2018. Si l’on exclut les deux géants malades que sont le Nigeria et l’Afrique du sud, sa croissance atteindrait même 4,4% en 2017 et 5,1% en 2018.

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Dégradation du revenu par habitant

Reste que 12 pays sur les 45 que compte l’Afrique subsaharienne vont voir leur revenu par habitant se dégrader en 2017, leur croissance démographique excédant leur développement économique.

La situation est inquiétante dans certains pays comme la République démocratique du Congo (réserves tombées à 0,4 mois d’importations) ou au Zimbabwe (0,6 mois), mais aussi dans plusieurs pays exportateurs de pétrole dont l’ endettement s’est accru fortement : le service de la dette dévore 60% des recettes publiques de l’Angola, du Gabon et du Nigeria.

Précaution dans l’assainissement budgétaire

Le « docteur FMI » prescrit donc des thérapeutiques qui paraîtront classiques. « L’assainissement budgétaire » – autrement dit des sacrifices – figure au premier plan des remèdes. Mais le Fonds préconise de le conduire avec précaution. Il suggère de l’étaler dans le temps pour éviter un choc, de ne pas trop tailler dans les dépenses d’investissements qui préparent le futur ou dans les budgets de l’éducation et de la santé.

En revanche, il invite à réduire les subventions (aux carburants notamment) sans nuire aux plus défavorisés et à trouver de nouvelles recettes, par exemple en supprimant des exemptions fiscales inutiles et en améliorant l’administration des impôts.

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Secteur privé et économie diversifiée

Le rapport du FMI contient aussi deux leitmotivs. Le premier rappelle la nécessité de rassurer les investisseurs privés seuls capables de créer des emplois. « Les pays d’Afrique subsaharienne ont beaucoup à faire pour améliorer la gouvernance, y compris l’État de droit et l’efficacité des administrations, même par rapport aux autres pays en développement », y lit-on.

Le deuxième répète que la diversification de l’économie de la zone tarde malgré des succès (Botswana, Burkina Faso, Maurice, Ouganda, Rwanda, Togo) et que le secteur manufacturier y occupe une place trop modeste. Or il n’y a pas d’autre moyen que la transformation domestique pour protéger ces pays des chocs extérieurs provoqués par les fluctuations erratiques des cours des matières premières. Réformes, réformes, réformes…

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