Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye : « Notre rôle est de représenter et de penser l’Afrique à Sciences Po et bien au-delà »

Créée en 2006, l’Association de Sciences Po pour l’Afrique (ASPA) vise à promouvoir au sein de l’IEP de Paris l’Afrique dans toute sa diversité. Jeune Afrique a interviewé son nouveau président, Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye.

Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye, président de l’Association de Sciences Po pour l’Afrique. © DR

Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye, président de l’Association de Sciences Po pour l’Afrique. © DR

Publié le 30 octobre 2017 Lecture : 4 minutes.

Le Sénégalais Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye est depuis septembre le nouveau président de l’Association de Sciences Po pour l’Afrique (ASPA). Auteur de plusieurs ouvrages (cinq recueils de poèmes et un pamphlet), cet étudiant en première année de Master de droit économique entend susciter autour de lui des  vocations africanistes.

Jeune Afrique : Quelle est la vocation de l’ASPA ?

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 Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye : Ce qui nous réunit, c’est avant tout un amour commun. Notre rôle est de représenter et de penser l’Afrique à Sciences Po et au-delà, tout en la faisant mieux connaître et respecter. Nous encourageons nos adhérents à entretenir un lien étroit avec le continent, nous facilitons l’intégration de nos membres à Sciences Po et nous cultivons la conscience d’une Afrique ambitieuse et affranchie.

Doit-on être d’origine africaine pour en faire partie ?

Tous les étudiants inscrits à Sciences Po peuvent adhérer à l’ASPA, peu importe leur nationalité et la relation, directe ou indirecte, qu’ils entretiennent avec l’Afrique. Nous avons aussi des sympathisants qui participent aux activités de l’association sans avoir le statut de membres actifs, du fait qu’ils ne sont pas scolarisés à Sciences Po.

Nous comptons aujourd’hui une centaine de membres dans les trois bureaux de l’ASPA : une soixantaine sur le campus de Paris et une quarantaine sur les campus délocalisés de Reims et Menton. Chaque jour, de nouvelles personnes découvrent l’association et manifestent leur volonté d’intégrer ses différents pôles.

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En 2011, Sciences Po Paris a créé le programme de premier cycle Europe-Afrique, une spécialisation tournée vers le continent africain et ses enjeux. La mise en place de ce programme a-t-elle contribué au développement de l’association ?

La mise en place de ce programme a permis d’accroître la population africaniste de l’école. Les nouveaux arrivants sont toujours plus nombreux à rejoindre l’ASPA. Au-delà des effectifs, leurs profils variés ont permis à l’ASPA d’être plus ouverte, plus inspirée et plus dynamique.

Permettre aux étudiants d’acquérir une vision non-biaisée de l’Afrique

Depuis plus de 10 ans, quels projets ont été menés à bien ?

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Ils sont nombreux : projets solidaires, conférences, semaines africaines…  L’année dernière, l’association a organisé plusieurs événements tels que la journée de la SAPE, une rencontre musicale avec Gaël Faye ou encore une conférence avec le président gambien Adama Barrow. À travers nos activités, nous permettons aux étudiants d’acquérir une vision non-biaisée de l’Afrique. Par nos discussions sur les problématiques majeures du continent, nous sensibilisons les africanistes et les non-africanistes, préparant ainsi les premiers à agir, demain, en tant que décideurs, conformément aux intérêts de l’Afrique.

Cette année, l’objectif principal de l’association est de mieux intégrer le Maghreb lors de ses différents événements. Comment comptez-vous y parvenir ?

Nous souhaitons en effet renforcer la présence du Maghreb, mais aussi de l’Afrique anglophone. Des efforts seront faits à tous les niveaux, aussi bien dans la composition de notre bureau ou dans notre communication interne qu’à travers le choix de nos intervenants et de nos activités. Nous essaierons de couvrir toute l’Afrique dans son ensemble, sans disparités.

Le simple fait de se définir comme africaniste est un dénominateur commun suffisant

Quels sont les pays les plus représentés parmi vos membres ?

Pour le moment, les étudiants de l’Afrique de l’Ouest et de la diaspora sont les plus représentés. Cependant, de mon point de vue, l’origine de nos membres a peu d’importance. Le simple fait de se définir comme africaniste est un dénominateur commun suffisant. L’idéal serait que l’on ne parle même plus de pays ou de zones linguistiques mais tout simplement de l’Afrique.

L’association multiplie les activités intellectuelles

Qu’est-ce qui va changer à l’ASPA avec votre élection ?

Cette année, l’association a décidé de multiplier les activités intellectuelles. Cela passera notamment par la création, en novembre, de notre journal étudiant, mais aussi par l’organisation d’un colloque sur l’éducation en Afrique, en avril 2018, ou encore par l’amélioration des rayons consacrés à l’Afrique au sein de la bibliothèque de Sciences Po.

Notre programme est chargé. Le 9 novembre,  l’économiste togolais Kako Nubukpo, ancien ministre de la Prospective, animera la conférence inaugurale de l’association autour du thème : « Le franc CFA : une asphyxie des économies africaines ? ». Le 13 novembre, nous reviendrons sur la situation au Kenya dans le cadre d’un événement intitulé : « Battling to preserve a democracy : the story of Kenya ». Le 16 novembre, sera projeté le documentaire Les Sénégalais rêvent-ils de moutons électriques ?, réalisé par deux étudiants de Sciences Po, Casey Andrews et Enzo Fasquelle. Et fin novembre, une troisième conférence intitulée « La politique culturelle en Tunisie : enjeux et perspectives post-Révolution » verra la présence de la chanteuse Sonia M’barek, ancienne ministre tunisienne de la Culture.

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