RDC : un haut-gradé accusé de s’enrichir grâce à une mine d’or dans le Nord-Kivu

L’ONG Global Witness accuse un brigadier-général de l’armée congolaise, Étienne Mbunsu Bindu, de récolter les bénéfices d’une mine d’or du Nord-Kivu, malgré la loi interdisant aux officiers toute implication dans le secteur minier.

En août, un rapport d’experts de l’ONU mettait déjà en cause le commandant des FARDC, Gabriel Amisi,, dans une affaire d’exploitation illégale des ressources minières de la RDC. © RODRIQUE NGOWI/AP/SIPA

En août, un rapport d’experts de l’ONU mettait déjà en cause le commandant des FARDC, Gabriel Amisi,, dans une affaire d’exploitation illégale des ressources minières de la RDC. © RODRIQUE NGOWI/AP/SIPA

Publié le 31 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Selon l’organisation spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement, la société Geminaco, qui exploite une mine dans l’est de la RDC, « cède le tiers de sa production aurifère » au fils du brigadier-général incriminé. Ce dernier n’a pas donné suite aux demandes de commentaires formulées par l’ONG.

De plus, toujours selon l’ONG, cet arrangement avait été soumis au tribunal de commerce de Goma, « qui ne semble avoir rien fait pour l’empêcher », malgré la stricte interdiction proclamée par la loi.

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Cette affaire éclate peu de temps après qu’une enquête de l’ONU a accusé un autre officier de l’armée, le général de division Gabriel Amisi Kumba, alias « Tango Four », de posséder quatre bateaux extrayant de l’or au fond de la rivière Awimi.

Une loi bafouée « depuis des décennies »

« Les affaires Bindu et Amisi ne sont que la partie émergée de l’iceberg », estime l’ONG qui affirme que « l’implication illégale d’officiers de tous rangs dans l’exploitation de l’or congolais est un fait étayé depuis des décennies » et que « plus généralement, de très nombreux hauts fonctionnaires, de tous les bords politiques, sont régulièrement accusés d’abuser de leur position pour s’enrichir, avec la complicité de sociétés étrangères et des instances judiciaires ».

Selon un rapport précédent de Global Witness, 750 millions de dollars (646 millions d’euros) déboursés par les sociétés minières auraient ainsi « disparu » ces dernières années.

Alors que Kinshasa a annoncé fin mai une nouvelle réforme du code minier, Global Witness craint la disparition des dispositions contre les conflits d’intérêt, et appelle au contraire à leur renforcement. L’ONG demande aussi une enquête approfondie sur les intérêts du brigadier-général Bindu dans le secteur des mines au Nord-Kivu et, le cas échéant, des actions judiciaires.

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Contactés à plusieurs reprises par Jeune Afrique, le ministre congolais de la Défense, Crispin Atama Tabe, et le porte-parole de l’armée, le général Léon Kasonga, n’ont pu être joints.

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