RDC : l’opposant Jean-Pierre Bemba sort de son silence et appelle à la fin de l’ère Kabila

Depuis La Haye où il purge une peine de prison pour crimes contre l’humanité, l’ancien vice-président congolais s’est exprimé par voie de communiqué lundi 30 octobre pour appeler à la mobilisation des forces politiques afin de préparer l’alternance politique en RDC.

Le fils de Jeannot Saolona Bemba et opposant congolais Jean-Pierre Bemba © Michael Kooren/AP/SIPA

Le fils de Jeannot Saolona Bemba et opposant congolais Jean-Pierre Bemba © Michael Kooren/AP/SIPA

Publié le 31 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Jean-Pierre Bemba a beau être incarcéré en Europe, il n’en reste pas moins un observateur de la vie politique congolaise. Depuis La Haye, aux Pays-Bas, où il purge une peine de 18 ans de prison pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et subornation de témoins, il est sorti de son silence pour s’exprimer sur la situation de son pays. Dans un communiqué publié le 30 octobre, l’ancien vice-président congolais appelle à une « grande coalition des forces sociales et des responsables politiques » afin de revendiquer « l’alternance démocratique » en République démocratique du Congo (RDC).

Les accords de Sun City et Lusaka, qui ont mis un terme à la deuxième guerre du Congo, « ont été les lieux marquants où les Congolais ont acté que plus jamais en RDC il ne devait y être toléré une dictature, plus jamais il ne devait s’y exercer un pouvoir illégitime», écrit-il.

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Sa prise de position intervient alors que la crise politique qui secoue la RDC depuis plus d’un an semble s’éterniser. Le second et dernier mandat du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, a pris fin le 20 décembre 2016 et la Constitution ne lui permet pas de se représenter.

Selon les termes de l’accord dit de la Saint-Sylvestre conclu entre le pouvoir et l’opposition le 31 décembre 2016 sous l’égide de l’Église catholique, des élections présidentielle, législatives et locales sont prévues au plus tard fin 2017. Cet accord devait permettre d’éviter de nouvelles violences après le maintien au pouvoir du chef de l’État.

« Manœuvres »

Sauf qu’entretemps, la Commission électorale (Ceni) a expliqué le 10 octobre dernier avoir besoin de 504 jours supplémentaires pour achever l’enrôlement des électeurs dans le Kasaï. Ce qui repousse de fait les élections au premier trimestre 2019. Une annonce qui a suscité l’ire de l’opposition congolaise.

« Force est de constater que le pouvoir en place s’est organisé pour que les élections n’aient pas lieu, écrit Jean-Pierre Bemba. La Ceni, à qui nous avons délégué l’organisation matérielle du scrutin, semble faire obstacle par des manœuvres à ce processus au profit d’un groupe de personnes plongeant notre pays dans l’incertitude totale ».

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La coalition des forces politiques qu’il appelle de ses voeux pour remédier à cette situation « ne devra pas servir d’ambitions personnelles et de calculs politiciens mais devrait plutôt être une mobilisation nationale pour défendre la Constitution de la république est les acquis démocratiques», poursuit Jean-Pierre Bemba.

Reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en tant qu’autorité hiérarchique, Jean-Pierre Bemba a déjà été condamné à 18 ans de prison le 21 juin 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par le Mouvement de libération du Congo (MLC), alors groupe armé, en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. En mars dernier, il a par ailleurs été condamné à un an de prison et 300 000 euros d’amendes pour subornation de témoins.

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