« Trumposphère » : l’ode à Lee de Kelly, nouvelle gifle à la mémoire des esclaves africains

D’ordinaire taiseux, John Kelly, actuel secrétaire général de la Maison-Blanche, est sorti de sa réserve pour réhabiliter la mémoire du général esclavagiste Robert E. Lee. La vague d’indignations était prévisible…

 © Damien Glez

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Publié le 1 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Il y a tout juste un an, lorsque Donald Trump remportait l’élection présidentielle américaine. Ses détracteurs lui reprochaient, en tout premier lieu, d’être imprévisible. Finalement, le principal défaut de la « Trumposphère » est peut-être son caractère tristement prévisible.

Ce lundi soir, le bras droit du président des États-Unis enfonçait le clou d’une récente bienveillance à l’égard des suprémacistes blancs. Dans un entretien accordé à la chaîne Fox News, le secrétaire général de la Maison-Blanche, John Kelly, plaidait pour la mémoire du général Robert E. Lee, celui-là même dont on réclame, ici ou là, un purgatoire historique, par le déboulonnage de quelques statues lui rendant hommage.

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Le « courage » de « l’honorable » général Lee

Pour de nombreux militants des droits de l’Homme, Lee est le sudiste raciste qui, à l’époque de la guerre de Sécession, défendait le principe de l’esclavage, face à l’« Union » abolitionniste incarnée par Abraham Lincoln. Pour le collaborateur de Donald Trump, il est l’homme « honorable » qui a « abandonné son pays pour se battre pour son État », ce qui aurait été, selon lui, une marque de courage « il y a 150 ans ».

Depuis l’interview du général à la retraite, les réactions d’indignation fusent sur les réseaux sociaux, notamment celle de la propre fille de Martin Luther King, Bernice King. Elle juge John Kelly « irresponsable et dangereux ».

Peut-être Donald Trump aura-t-il beau jeu de dire que l’opinion exprimée sur Fox News n’engage qu’une individualité de son vaste entourage. Si c’est le cas, le président aura triplement tort…

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Primo, la nature même du poste de secrétaire général de la Maison-Blanche implique que Kelly ne soit pas un collaborateur à la proximité relative.

Secundo, après ses analyses ambiguës sur le récent drame de Charlottesville – un rassemblement meurtrier de la droite « suprémaciste » –, Donald Trump a lui-même galvanisé les tendances racistes d’une certaine frange de la population américaine, exhumant au passage l’estime qu’entretenait son père Fred Trump avec le Ku Klux Klan.

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Tertio, au jeu de la « désolidarité » ponctuelle, le président américain n’aura bientôt plus de collaborateurs à citer en exemple : après de régulières défections et disgrâces, trois membres de l’équipe de campagne de l’ex-candidat républicain ont été inculpés, ce lundi, dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de collusion avec la Russie pendant la présidentielle.

Donald Trump sera-t-il vraiment tenté de prendre ses distances avec les propos de John Kelly ? Lorsque les statues du général Lee faisaient récemment l’objet d’assauts, le président estimait que les déboulonner reviendrait à «mettre en pièces» l’histoire américaine…

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