Côte d’Ivoire – Pascal Affi N’Guessan : « Nous comptons sur François Hollande pour nous aider »

Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a été reçu en audience par François Hollande jeudi soir à Abidjan. Il a répondu aux questions de « Jeune Afrique » à l’issue de cet entretien.

Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI). © AFP

Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI). © AFP

Publié le 18 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Avec d’autres responsables de l’opposition dans un premier temps, puis lors d’un tête-à-tête de cinq à dix minutes, Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a été reçu en audience par François Hollande, jeudi soir à Abidjan. À l’issue de cette rencontre organisée en marge de la visite officielle du président français en Côte d’Ivoire, Pascal Affi N’Guessan, dont le parti dénonçait jadis l’interventionnisme de Paris, en appelle à Hollande pour aider à la "réconciliation nationale".

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Jeune Afrique : Qu’avez-vous dit à François Hollande ?

Pascal Affi N’Guessan : Nous lui avons manifesté toute l’attente de l’opposition ivoirienne, étant donné la place qu’occupe la France en Côte d’Ivoire. La situation dans le pays ne peut pas ne pas préoccuper le président français. Toutes les conséquences de la crise postélectorale ne sont pas encore soldées. Nous comptons sur François Hollande pour nous y aider.

En conférence de presse (quelques heures plus tôt), il a expliqué que le FPI devait aller aux élections l’année prochaine…

Nous sommes d’accord, mais pour cela, il faut que certaines conditions soient réunies. Il faut notamment trouver un accord sur la Commission électorale indépendante (CEI) afin d’avoir l’assurance que les prochaines élections seront transparentes. La France, sur ce point, a intérêt à s’impliquer.

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Concrètement, qu’attendez-vous de Hollande ?

Nous attendons qu’il joue de son influence pour aboutir à une vraie réconciliation.

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Que faut-il pour cela ?

Il faut que tous les prisonniers politiques soient libérés, que les exilés politiques puissent rentrer, que leurs biens leur soient restitués. Il faut que les milices, notamment les Bozos dans l’ouest, soient démantelées, que les FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, NDLR) soient encasernées, car la place de l’armée n’est pas dans la rue…

La réorganisation du secrétariat général du FPI, à laquelle vous avez procédé le 4 juillet, provoque des remous. Des cadres s’y opposent. Le parti peut-il imploser ?

Non. Le FPI est un parti solide. Nous surmonterons ce problème. Nous avons au sein du parti les mécanismes qui nous le permettent.

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S’agit-il, avec cette réorganisation, de solder l’ère Laurent Gbagbo ?

Il s’agit de repartir sur des bases solides après la crise de 2011. Ce n’est pas facile de redessiner un avenir, cela suscite toujours de grands débats. C’est ce que nous vivons aujourd’hui.

Avez-vous évoqué avec François Hollande le cas de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président interdit de sortie du territoire ?

Nous avons évoqué le cas des citoyens ayant la double nationalité (française et ivoirienne, c’est le cas de Michel Gbagbo, NDLR) qui ont aujourd’hui des ennuis avec les autorités.

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Propos recueillis par Rémi Carayol à Abidjan
 

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