« L’ombre d’une différence » : et il est comment le dernier Sefi Atta ?

Publié le 1 août 2014 Lecture : 1 minute.

Dans la même veine que son best-seller Le meilleur reste à venir, couronné par le prix Wole-Soyinka en 2006, le dernier livre de Sefi Atta nous fait vivre les questionnements d’une trentenaire nigériane citadine, diplômée et célibataire. Mais L’Ombre d’une différence n’aborde pas seulement les thèmes de la construction d’un couple en Afrique et de la difficile indépendance vis-à-vis d’une famille aimante, voire envahissante, chers à l’écrivaine.

Ce roman traite également de la question de l’émigration, en confrontant le lecteur aux ressentis du personnage principal, Deola, expatriée à Londres, face aux stéréotypes et incompréhensions des Occidentaux sur l’Afrique et les Africains. Et à ceux des Nigérians sur leurs compatriotes partis en Europe.

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Tiraillée entre la capitale britannique, où elle mène une vie confortable mais un peu morne, et Lagos, où vivent ses proches, Deola doit faire des choix : rester au Royaume-Uni ou revenir au pays ; travailler comme comptable d’une ONG – dont l’hypocrisie l’exaspère – ou la quitter ; fonder une famille avec un veuf séduisant et mystérieux ou rester libre mais seule ; garder l’enfant qu’elle attend ou avorter.

Sefi Atta nous livre les atermoiements de son héroïne, une Africaine moderne ordinaire, brossant au passage des portraits truculents de la haute société lagotienne, des travailleurs humanitaires politiquement corrects et des émigrés africains de Londres.

L’auteure signe ici un roman largement autobiographique : issue d’un milieu nigérian aisé, elle vit depuis une quinzaine d’années aux États-Unis, où elle enseigne la littérature, mais se rend plusieurs fois par an dans son Lagos natal.

Ce qui explique qu’elle réussisse si bien à mettre le lecteur dans les pas de Deola. Un bon roman sur le parcours d’une émigrée, comparable, côté anglophone, au recueil de nouvelles Autour de mon cou (2013), de l’incontournable auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, et côté francophone, à l’excellent et poétique Ventre de l’Atlantique (2003), de la Franco-Sénégalaise Fatou Diome.

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