Présidentielle au Liberia : le pays suspendu à la décision de la Cour suprême
Ce 6 novembre, les Libériens attendent avec inquiétude une décision de la Cour suprême sur la date du second tour de l’élection présidentielle. Des plaintes pour fraude au premier tour ont rendu le scrutin incertain et plongé le pays dans la division.
Ce 6 novembre, la Cour suprême libérienne doit décider vers 10h heure locale de la tenue de ce second tour initialement prévu le mardi 7 novembre. Elle doit programmer une nouvelle date ou prolonger le processus électoral jusqu’à l’examen de la plainte déposée par les opposants du Parti de la liberté.
L’affrontement final doit opposer l’ex-star internationale de football, Georges Weah, de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), au vice-président sortant Joseph Boakai, du Parti de l’unité, au pouvoir. Ils ont obtenu respectivement 38,4% et 28,8% des voix au premier tour. Mais le duel est à ce stade incertain.
Le Parti de la liberté de Charles Brumskine, arrivé troisième le 10 octobre avec 9,6% des suffrages, a immédiatement dénoncé des fraudes et des irrégularités. Soutenu par Joseph Boakai, il réclame que l’ensemble du processus électoral soit remis à plat.
Subtile gestion du report
Le président de la Commission électorale nationale (NEC) Jerome Korkoya a déjà affirmé que la date du 7 novembre était un objectif qu’il ne semble pas possible d’atteindre après que les préparatifs du scrutin ont été suspendus à la demande de son institution.
Joseph Boakai et Charles Brumskine ont accusé la présidente Ellen Johnson Sirleaf, élue une première fois en 2005 et qui ne peut se représenter après deux mandats successifs, d’interférence dans les élections en raison de sa rencontre avec les responsables de la Commission électorale avant le premier tour.
Charles Brumskine a réclamé que les membres de la NEC soient remplacés avant qu’un nouveau scrutin soit organisé. Il est allé jusqu’à accuser Ellen Johnson Sirleaf d’être sur le point de replonger le Liberia dans une guerre civile comme celle qui a fait quelque 250 000 morts de 1989 à 2003.
Des experts estiment cependant qu’un léger report du scrutin ne nuirait pas forcément au processus électoral mais il requiert une gestion subtile.
« Même s’il y a un report, si ça ne sape pas l’intégrité de l’ensemble du processus électoral, le peuple libérien aura toujours la possibilité de s’exprimer », affirme Christopher Fomunyoh, directeur régional de l’Institut national démocratique, une organisation non-gouvernementale américaine qui a déployé des observateurs au Liberia.
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