Tchad : AirInter1 dément être impliquée dans un trafic frauduleux vers la Syrie
Au Tchad, l’ex-directeur général de l’aviation civile tchadienne (Adac) soupçonne la compagnie aérienne AirInter1 d’être au coeur d’un détournement présumé d’immatriculation tchadienne d’un avion retrouvé en Syrie. Des accusations que les avocats de la société démentent.
Selon une plainte contre X début septembre du directeur général de l’Adac, la compagnie tchadienne AirInter1 aurait frauduleusement attribué une immatriculation à un Airbus Cargo A340 pour être convoyé vers la Syrie.
Ces faits présumés sont « faux et archi-faux », ont répondu le 4 novembre les avocats de Mathias Tsarsi, directeur général de la compagnie aérienne. « AirInter1 ne dispose ni d’un avion de type A340, moins encore d’une immatriculation y afférente ». Sur son site internet, la compagnie affirme ne disposer que de cinq types d’appareils : Cessna, Iliouchine, DC-8 et Boeing 737.
Le directeur général d’AirInter1 et un représentant de la compagnie avaient été arrêtés fin septembre par la police tchadienne, ainsi que le directeur général de l’Adac, Moustapha Abakar. Dans cette affaire, l’ex-ministre de l’Aviation civile, Haoua Acyl, avait été entendue par la police mi-octobre, après son limogeage fin septembre.
Un journaliste arrêté
Cet A340, d’abord immatriculé au registre fédéral américain, puis établi au Kazakhstan pour une compagnie émiratie en 2016, aurait fait étape à Téhéran, possiblement sous immatriculation tchadienne, pour se retrouver début 2017 à Damas, repeint aux couleurs de la Syrian Arab Airlines, avec une immatriculation syrienne définitive.
L’enquête tchadienne porte notamment sur l’inscription, sous le sceau de l’Adac, mais sans son autorisation, d’un certificat de transport aérien d’AirInter1 pour cet Airbus A340, avec l’attribution d’une immatriculation tchadienne.
Fin octobre, le directeur de publication d’un hebdomadaire indépendant tchadien, Le Visionnaire, avait été mis sous mandat de dépôt et écroué après avoir publié un article sur l’affaire, qui constituait, selon une source policière, une « entrave à l’enquête ».
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