La présidentielle au Liberia reportée sine die à la veille du second tour
La Cour suprême a suspendu lundi le processus électoral au Liberia, à la veille du second tour de la présidentielle prévu pour le 7 novembre. La Commission électorale nationale devra d’abord « examiner les recours » de Charles Brumskine, arrivé en troisième position au premier tour.
Il est interdit à la Commission électorale nationale (NEC) de « tenir le second tour de l’élection jusqu’à ce qu’elle ait examiné les recours » du candidat arrivé en troisième position au premier tour, Charles Brumskine, a déclaré lors d’une audience très attendue et plusieurs fois reportée le président de la Cour suprême Francis Korkpor.
Dans son arrêt, le juge reproche à la NEC d’avoir « fixé une date (le 7 novembre, NDLR) et préparé la tenue du second tour sans avoir au préalable examiné les plaintes faisant état d’irrégularités et de fraudes massives ». « Pour cette raison, l’interdiction (de poursuivre le processus électoral) sera maintenue », a-t-il poursuivi.
Le Parti de la liberté, la formation de Charles Brumskine, qui a obtenu 9,6% des suffrages lors du premier tour le 10 octobre, loin derrière Weah et Boakai, avait dénoncé des fraudes et des irrégularités. Il réclame que l’ensemble du processus électoral soit remis à plat.
Les procédures peuvent s’étendre jusqu’au 6 décembre
« Le Parti de la liberté a présenté ses preuves et nous, en tant que Commission électorale nationale, allons prendre position. Donc, d’ici quelques jours, nous espérons parvenir à des conclusions dans l’enquête », a déclaré lundi un juriste de la NEC, Musa Dean.
Dans son arrêt, la Cour suprême enjoint la Commission électorale d’examiner la plainte déposée le 23 octobre par le Parti de la liberté. Selon la Constitution, la NEC dispose d’un délai de 30 jours pour le faire, soit d’ici au 22 novembre.
En cas de désaccord avec la décision de la commission, les plaignants peuvent saisir la Cour suprême dans les sept jours et celle-ci disposera d’un délai d’une semaine pour trancher. L’ensemble de ces procédures peuvent s’étendre jusqu’au 6 décembre au plus tard.
Les observateurs internationaux avaient jugé le déroulement du premier tour largement crédible malgré des problèmes d’organisation et de longs retards relevés dans certains bureaux de vote.
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