Togo : l’autre Olympio

Dans la famille, il y a Sylvanus, le père de l’indépendance togolaise, Gilchrist, l’ex-opposant historique. Et maintenant, leur neveu, chef d’entreprise, qui entre en politique.

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Publié le 24 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

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Il fait partie d’une grande famille togolaise qui a payé un lourd tribut à la politique. Son nom : Olympio, comme Sylvanus, le premier président du pays, assassiné en 1963. Et comme Gilchrist, fils du précédent, président de l’Union des forces de changement (UFC) et opposant historique.

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Mais, alors que le parti de son oncle Gilchrist s’est finalement rallié au pouvoir en intégrant le gouvernement au lendemain de la présidentielle de 2010, Alberto Olympio, lui, vient de créer le sien : le Parti des Togolais, une formation qu’il veut mettre au service de son projet pour l’élection présidentielle de 2015. Et, dans sa maison de Lomé, il explique, déterminé et confiant, que l’heure est venue pour lui de se lancer en politique.

En polo, décontracté, ses deux téléphones mobiles à portée de main, Alberto Olympio n’a pas l’air du grand patron qu’il est, heureux PDG et cofondateur du groupe d’ingénierie informatique Axxend Corporation. Créée en 2009, sa société, présente dans une quinzaine de pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, a réalisé un chiffre d’affaires de quelque 25 millions d’euros l’an dernier.

Alberto Olympio, 48 ans, doit cette réussite à l’expérience qu’il a acquise au cours des quinze années durant lesquelles il a travaillé chez Microsoft et, aussi, à celle d’un premier retour raté sur le continent, au Gabon, le pays de sa mère. "J’y avais créé une entreprise, mais j’ai vite déchanté, dit-il, à cause de la corruption."

Une application pour éviter les épidémies

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Pourtant, il croit en l’Afrique. Et la fait profiter de son double cursus : il a suivi une formation d’ingénieur-système à l’École supérieure d’informatique de Montreuil, en région parisienne, et est diplômé en gestion des affaires de la Harvard Business School, aux États-Unis.

"Quand je suis rentré sur le continent, en 2009, je n’ai pas trouvé la même exigence de qualité qu’en Occident. J’ai donc essayé de former des partenaires… C’était compliqué. À ce moment-là, j’ai compris qu’il fallait bâtir une culture d’entreprise fondée sur la discipline et la rigueur", explique-t-il.

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Aujourd’hui, il voudrait pouvoir reproduire, en politique, la méthode qui a fait ses preuves dans l’entrepreneuriat. Sa vision et son projet relèvent d’ailleurs avant tout d’une approche économique. Car, pour lui, le développement économique, social et humain passe par les technologies de l’information et de la communication (TIC) : "Nous venons de concevoir une application pour l’État ivoirien. Elle permet de savoir ce qui se passe dans le pays sur le plan médical, notamment en matière d’épidémiologie. Si, dans une localité, des gens développent une fièvre suspecte, l’application transmet les données aux services compétents, qui procèdent alors à leur analyse. Le potentiel est énorme."

Reste à confronter sa vision économico-politique à celle du président sortant, Faure Gnassingbé. "Notre PIB a augmenté de plus de 5,5 % pour 2013, de 6 % pour 2014. Mais qu’en pensent les Togolais, qui souffrent au quotidien ? Nous avons des idées novatrices susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie. C’est un projet réalisable, et je peux le mettre en place. Chez nous, au Togo, où on manque de tout, le comblement des besoins et la relance de la consommation représenteront un facteur considérable de croissance." Rendez-vous dans les urnes en 2015.

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