Maroc : pour Mohammed VI, l’autonomie est l’unique voie pour le règlement du conflit au Sahara occidental

Quelques heures avant son départ aux Émirats arabes unis, le roi du Maroc a réitéré qu’aucune solution à la question du Sahara occidental n’est possible en dehors de la souveraineté de son pays.

Le roi du Maroc Mohammed VI s’adressant à la nation à l’occasion des 18 ans de son accession au trône, le 29 juillet 2017 (image d’illustration). © AP/SIPA

Le roi du Maroc Mohammed VI s’adressant à la nation à l’occasion des 18 ans de son accession au trône, le 29 juillet 2017 (image d’illustration). © AP/SIPA

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Publié le 7 novembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Le palais de Rabat. © artur widak/NurPhoto/AFP
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Pour le 42e anniversaire de la Marche verte – ordonnée par Hassan II pour récupérer le Sahara occidental de la main des Espagnols -, le roi Mohammed VI a préféré miser sur la carte de l’Histoire.

Il y a 60 ans, son grand-père, Mohammed V, prononçait un discours à M’hamid El Ghizlane, ville saharienne limitrophe du territoire algérien, en présence des chioukhs [pluriel de « cheikh »] et des chefs de tribus de la région qui lui avaient prêté allégeance.

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Il y avait déclaré « qu’il poursuivra son action pour le retour du Sahara au Maroc » conformément « aux liens historiques » tissés avec le trône alaouite et « à la volonté de ses habitants ».

Cet évènement est survenu deux ans après l’indépendance du Maroc en 1956 et bien avant que la question du Sahara occidental ne soit consignée par les Nations-Unis en 1963. À l’époque, l’Algérie, alliée du Front Polisario, n’était alors qu’un département français et n’avait pas encore recouvré son indépendance…

Cette piqûre de rappel historique vise à démontrer que le Maroc n’acceptera aucune solution à ce conflit historique qui empoisonne la région depuis 41 ans sans prise en compte de la souveraineté marocaine.

« Marocanité » du Sahara occidental

Depuis le départ des Espagnols du Sahara en 1976, ce conflit régional est instruit par la communauté internationale qui a cherché à le régler mais sans y parvenir en raison de la profonde divergence des points de vue. Le Maroc revendique l’autonomie de ce territoire sous sa souveraineté. Tandis que le Front Polisario, soutenu par Alger, défend l’option de l’indépendance.

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Mais Mohammed VI ne restera pas « les bras croisées » en attendant que ce conflit soit résolu au sein de l’ONU. Au vu des liens historiques qui lient le Sahara au Maroc, il entend continuer l’exécution du plan de développement qu’il a enclenché en 2015 dans ce vaste territoire de 266 000 km2.

Pas moins de 7 milliards d’euros d’investissements publics et privés ont été annoncés par Rabat sur une décennie, en plus de la valorisation de le culture hassanie – patrimoine de la région sahraouie – désormais inscrite dans la Constitution du royaume au même titre que les cultures arabe, judaïque et berbère.

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La « marocanité » du Sahara occidental est la priorité de l’agenda politique du royaume. Outre ses enjeux de souveraineté, cette expérience est conçue comme un véritable laboratoire de la régionalisation avancée du royaume. 

Une nouvelle ère à l’ONU

Sur la scène internationale, depuis son retour au sein de l’Union africaine (UA) en janvier 2016, Rabat a entamé une vaste offensive pour isoler le Polisario et le couper de ses soutiens historiques. Il en est résulté une détérioration sans précédent de ses relations avec son voisin algérien à coups d’insultes et de propos diffamatoires.

Mais l’arrivée du Portugais Antonio Guterres, à la tête des Nations-Unis en 2016 a redonné de l’espoir à Rabat après des relations extrêmement tendues avec son prédécesseur, Ban Ki-moon. Le nouveau secrétaire général ainsi que son émissaire personnel, l’Allemand Horst Köhler, semblent être dans de meilleures dispositions pour en finir avec ce conflit.

Tournée dans le Golfe

Quelques heures après son discours sur la Marche verte, Mohammed VI s’est envolé pour les Émirats arabes unis pour « une visite de travail et d’amitié ». Il est accompagné par ses porches conseillers tels que Fouad Ali El Himma, Yassir Zenagui et Abdelattif Mennouni, ainsi que d’autres personnalités, dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Une visite qui intervient en pleine crise du Golfe, accentuée par la purge sans précédent qui a lieu actuellement en Arabie saoudite suite à l’arrestation de dizaines de princes et hautes personnalités sur fond d’accusations de corruption.

Proche des monarchies du Golfe qui soutiennent politiquement et économiquement son pays, Mohammed VI a toujours privilégié la carte de la médiation. Le dimanche 12 novembre, il sera au Qatar, soumis aux sanctions de la coalition saoudienne. Sa dernière visite dans ce pays date d’avril 2016. 

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