Zimbabwe : Robert Mugabe se félicite d’avoir « réglé son compte » à son ex-vice-président

Robert Mugabe a défendu pour la première fois ce 8 novembre sa décision de se débarrasser de son vice-président, Emmerson Mnangagwa, qu’il n’a pas encore remplacé.

Robert Mugabe, le 8 novembre à Harare, lors d’un meeting au siège du ZANU-PF. © AP/SIPA

Robert Mugabe, le 8 novembre à Harare, lors d’un meeting au siège du ZANU-PF. © AP/SIPA

Publié le 8 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« On lui a réglé son compte et nous espérons faire de même avec ceux qui conspiraient avec lui », a déclaré le président du Zimbabwe au quartier général du Zanu-PF, son parti, à Harare, devant des milliers de ses partisans. Deux jours plus tôt, Emmerson Mnangagwa, surnommé le « Crocodile » en raison de son caractère impitoyable, avait été démis de ses fonctions de vice-président pour son « manque de loyauté » envers le chef de l’État.

Depuis des semaines, cet ancien fidèle de Robert Mugabe, un temps pressenti comme son dauphin, était la cible d’une campagne de dénigrement orchestrée par l’épouse du président. Ce 8 novembre, Grace Mugabe a salué « le président pour toujours du Zimbabwe ». « Personne ne te remplacera jusqu’à ce que Dieu en décide autrement », a-t-elle affirmé sous les applaudissements.

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À 93 ans, Robert Mugabe, plus vieux chef d’État en exercice de la planète, a prévu de se présenter à la présidentielle de 2018 et assuré qu’il comptait régner jusqu’à ses 100 ans.

Divisions au Zanu-PF

La Zanu-PF, au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, semble plus divisée que jamais. Dans sa conquête du pouvoir, la Première dame est soutenue par le groupe « G-40 », composé de jeunes militants de moins de 40 ans réputés pour leur agressivité.

Emmerson Mnangagwa peut, lui, compter sur l’appui des anciens combattants de la guerre d’indépendance. Leur président, Chris Mutsvangwa, a cependant exclu la possibilité d’un renversement de régime après l’éviction du « Crocodile », ancien patron des services de renseignements.

« On ne soutient pas les coups d’État », a-t-il affirmé lors d’un point presse ce 8 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud. Chris Mutsvangwa accuse en effet Grace Mugabe d’être l’auteur d’un « coup d’État grâce à son certificat de mariage » avant d’ajouter : « Nous devons nous y opposer ».

Emmerson Mnangagwa, ancien vice-président du Zimbabwe, lors d'un meeting du Zanu-PF en septembre 2017. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Emmerson Mnangagwa, ancien vice-président du Zimbabwe, lors d'un meeting du Zanu-PF en septembre 2017. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Le temps est venu de dire non aux demi-dieux

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Deux jours après son éviction, Emmerson Mnangagwa était sorti du silence pour s’en prendre violemment au couple Mugabe. Le président, au pouvoir depuis 1980, est « une personne entêtée qui pense être en droit de diriger jusqu’à sa mort », a-t-il dénoncé dans un communiqué, dans lequel il précise qu’il a fui son pays à cause de « menaces incessantes », sans préciser où il s’est réfugié.

« Le temps est venu de dire non aux demi-dieux et personnes qui sont autocentrées et ne pensent qu’à elles-mêmes et leur famille », estime par ailleurs l’ancien vice-président, dans une attaque directe contre Robert et Grace Mugabe.

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La Zanu-PF « n’est pas votre propriété personnelle ni celle de votre épouse, comme bon vous semble », a encore lancé Emmerson Mnangagwa, qui promet de « revenir au Zimbabwe pour diriger » la formation politique.

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