Afrique du Sud : enquête ouverte sur l’auteur d’un livre compromettant pour Jacob Zuma
La police sud-africaine a annoncé jeudi avoir ouvert, sur plainte des services de renseignement du pays, une enquête sur le journaliste Jacques Pauw qui vient de sortir un livre à charge contre la présidence très critiquée de Jacob Zuma.
![Jacob Zuma, le président sud-africain à Harare le 3 novembre 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/11/17/sipa_ap21971029_000003.jpg)
Jacob Zuma, le président sud-africain à Harare le 3 novembre 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA
Corruption, népotisme, incompétence… The president’s keepers (« les Gardiens du président »), publié le mois dernier, dépeint un sombre tableau de la présidence de Jacob Zuma, mettant également en cause le gouvernement et certains services de l’État. Une enquête qui détaille notamment comment d’importantes sommes d’argent public ont été transférées sur les comptes bancaires de faux espions.
Le travail d’enquête de son auteur, le journaliste sud-africain d’investigation Jacques Pauw, révèle également comment le chef de l’État s’est débarrassé de ses adversaires au sein des institutions politiques et de sécurité de l’État depuis son arrivée au pouvoir en 2009, et comment il y a placé ses plus proches soutiens depuis. Une polémique de plus pour Jacob Zuma, déjà empêtré dans une série de scandales de corruption.
« Je n’ai révélé aucun secret d’État »
L’Agence de sécurité d’État (SSA) avait en vain demandé le retrait du livre, arguant qu’il pourrait mettre en danger certains de ses agents, avant de porter plainte contre le journaliste. Au terme de l’enquête, « nous serons en mesure de déterminer qui doit être inculpé ou si des chefs d’accusation peuvent être retenus contre lui », a déclaré le porte-parole de l’unité d’élite de la police (Hawks), Hangwani Mulaudzi, sur la chaîne d’information sud-africaine eNCA.
« Je n’ai révélé aucun secret d’État, ni mis en danger aucune des opérations qui sont vraiment menées dans l’intérêt de la sécurité nationale », a écrit le journaliste dans son livre. Avant d’enfoncer le clou : « Ce que j’ai révélé, c’est une orgie de dépravation et de corruption, et si on essaye de stopper la publication de ce livre, ce sera parce qu’ils ne veulent pas que vous soyez au courant. »
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »