Massacre du 28 septembre en Guinée : les juges d’instruction ont transmis le dossier au parquet
Les juges d’instruction guinéens qui enquêtent sur le massacre du stade de Conakry en septembre 2009 ont transmis le dossier au Parquet, a annoncé jeudi le ministère de la Justice. Plus de huit ans après les faits, cette démarche ouvre la voie à un procès.
C’est une étape supplémentaire vers l’aboutissement judiciaire de la longue et fastidieuse instruction du massacre du 28 septembre 2009. Dans un communiqué conjoint, des organisations de défense des droits de l’Homme et des victimes ont affirmé que les trois juges d’instruction avaient notifié lundi 6 novembre aux parties « la fin de l’information judiciaire« .
Conséquence, le ministère de la Justice a fait savoir dans un communiqué que le pool des juges d’instruction avait transmis le dossier « au procureur de la République près le tribunal de première Instance de Dixinn pour règlement définitif ».
Un « comité de pilotage » créé pour préparer le procès
Si la démarche ouvre la voie à un procès, les familles des victimes devront encore patienter. « La clôture de l’instruction interviendra après les réquisitions du procureur de la République », a également souligné le ministère, annonçant par ailleurs que le ministre Cheick Sako avait « pris un arrêté créant un comité de pilotage en vue de la préparation matérielle du procès à venir ».
Dans leur communiqué, les ONG, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa), demandaient le renvoi des 14 prévenus, « dont l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, devant le tribunal de Dixinn, afin de permettre l’ouverture d’un procès dès 2018 ».
"Avec ce procès la #Guinée aura la possibilité de mettre fin à des décennies d'impunité et de violences politiques" https://t.co/ZU6Vv8QamT
— FIDH (@fidh_fr) November 7, 2017
Au moins 157 personnes tuées et 109 femmes violées
Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d’opposants à la candidature à l’élection présidentielle du chef de la junte de l’époque, Moussa Dadis Camara, selon le bilan dressé par une commission internationale d’enquête de l’ONU.
Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication présumée dans le massacre. Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, et extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie des prévenus.
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