Crise au Togo : l’opposition appelle à de nouvelles manifestations la semaine prochaine

La coalition des 14 partis de l’opposition a achevé jeudi trois jours de manifestations à Lomé et dans plusieurs villes du pays. Un podium d’artistes a été la cible de tirs, à Lomé, mais, pour la première fois depuis le début des mouvements de contestations, il n y a eu aucun mort dans le pays. De nouvelles manifestations sont prévues la semaine prochaine.

Jean-Pierre Fabre est favorable à un dialogue pour discuter du départ du chef de l’Etat. © Edmond D’Almeida pour JA

Jean-Pierre Fabre est favorable à un dialogue pour discuter du départ du chef de l’Etat. © Edmond D’Almeida pour JA

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Publié le 10 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Gouvernement et opposition se sont montrés satisfaits à l’issue des trois jours de manifestations du « front démocratique », coalition de 14 partis politiques à l’origine du mouvement de contestation dans le pays. Des milliers de Togolais ont manifesté dans 17 villes à travers le pays pour réclamer un retour à la Constitution de 1992. Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, l’une des principales figures de la coalition, dresse un bilan « globalement positif du point de vue de la mobilisation », soulignant que celle-ci témoigne de l’intérêt des populations pour la lutte engagée par l’opposition contre Faure Gnassingbé.

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« Dans l’ensemble, les manifestations de la journée [de jeudi, NDLR] se sont globalement bien passées. Et ce qui est encore intéressant aujourd’hui : on a vu des manifestants faire des réprimandes à d’autres qui dérapaient. Je pense qu’à cette allure, c’est la démocratie dans notre pays qui gagne », s’est réjoui le ministre de la Sécurité et de la protection civile.

Yark Damehane a néanmoins déploré quelques « incidents mineurs », éviquant notamment un sit-in  dispersé dans la banlieue nord de la capitale.

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Accrochages avec un convoi d’artistes engagés

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Des informations abondamment relayées à la mi-journée sur les réseaux sociaux ont fait écho à « l’attaque » d’un véhicule-podium d’artistes engagés. Une attaque menée, selon les témoins présents sur place et relayant des images des faits sur les réseaux sociaux, menée par des hommes présentés comme appartenant aux forces de sécurité.

L’artiste Ras Sankara Agboka, annoncé décédé dans un premier moment, a été retrouvé en fin de journée avec de nombreuses plaies, notamment au visage.

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Contacté par Jeune Afrique le rappeur Eric MC, coordonnateur du Mouvement des artistes engagés pour le Togo , très actif dans la contestation, a indiqué que Ras Sankara Agboka avait été gravement blessé, mais qu’il est désormais hors de danger.

«  Aux environs de 13 heures le convoi qui sillonnait les rues pour mobiliser et galvaniser la population a été pris à partie par un véhicule pick-up avec huit hommes armés à bord qui ont tiré sur le car-podium », a expliqué le chanteur qui déplore l’utilisation d’« armes avec des projectiles à billes » contre le convoi des artistes.

Le ministre de la Sécurité s’est montré réservé sur la question, estimant qu’aucun cas de blessure par balles n’avait été enregistré dans les hôpitaux ce jeudi.

L’opposition continue de poser des préalables à la tenue du dialogue politique annoncé le 6 novembre par le gouvernement. Des manifestations sont annoncées la semaine prochaine, toujours pour réclamer le retour à la constitution de 1992, « véritable solution à la crise togolaise », selon l’opposition.

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