Emmanuel Macron en Arabie saoudite pour désamorcer la crise avec l’Iran

Cette visite surprise du président français intervient sur fond de durcissement entre Riyad et Téhéran et dont les répercussions ont gagné le Liban.

Le président français, Emmanuel Macron, en entretien avec le  prince héritier, Mohamed Ben Salmane  le 9 novembre 2017 à Riyad. © AP/SIPA

Le président français, Emmanuel Macron, en entretien avec le prince héritier, Mohamed Ben Salmane le 9 novembre 2017 à Riyad. © AP/SIPA

Publié le 10 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le président français Emmanuel Macron est arrivé, jeudi 9 novembre dans la soirée, à Riyad, pour une visite visant notamment à faire baisser la tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Il avait annoncé en début de soirée à Dubaï un déplacement de « deux heures » à Riyad, le temps de rencontrer le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, considéré comme l’homme fort d’Arabie saoudite.

Le président français a fait cette annonce inattendue au terme d’une visite de 24 heures aux Émirats arabes unis, son premier déplacement au Moyen-Orient depuis son élection, il a notamment inauguré le Louvre Abu Dhabi, premier « musée universel » dans le monde arabe, en compagnie d’autres convives célèbres, comme le roi du Maroc Mohammed VI.

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« Parler avec tout le monde »

La décision « a été prise tôt ce matin », a expliqué M. Macron. « Il est important de parler avec tout le monde », a-t-il souligné, ajoutant que la France avait un rôle « pour construire la paix ». Il a indiqué qu’il entendait discuter avec le prince héritier saoudien de l’Iran, du Yémen et du Liban, dont le Premier ministre Saad Hariri a brutalement annoncé sa démission, samedi 4 novembre, à Riyad.

Depuis le week-end dernier, le ton est encore monté entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Au coeur des nouvelles tensions, le sort du Liban mais aussi du Yémen, en proie à un conflit meurtrier les deux poids lourds du Moyen-Orient soutiennent des camps opposés. Ce pays de la péninsule arabique est le théâtre de la pire crise humanitaire de la planète, selon l’ONU.

« J’ai entendu des positions très dures » exprimées par l’Arabie saoudite « vis-à-vis de l’Iran qui ne sont pas conformes à ce que je pense », a précisé Emmanuel Macron. Or, a-t-il ajouté, « il me semble primordial de travailler avec l’Arabie Saoudite sur la stabilité régionale, compte tenu des relations bilatérales étroites que nous entretenons ».

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Accord nucléaire

Le président français veut aussi préserver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, par lequel Téhéran s’est engagé à ne pas se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions économiques. Cet accord a déjà été fragilisé par sa remise en cause par le président américain Donald Trump, proche du roi Salmane d’Arabie saoudite et de son fils, le prince Mohammed.

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Cet accord « doit être préservé » mais « complété avec deux piliers, une négociation sur l’activité balistique de l’Iran, avec des sanctions si besoin, et une discussion stratégique encadrant l’hégémonie iranienne dans toute la région », selon Emmanuel Macron.

Il a précisé qu’il entendait toujours se rendre au Liban en 2018. « Je rappellerai aussi toute l’importance qu’a la stabilité et l’intégrité du Liban », a-t-il expliqué, en indiquant que des « contacts informels » avaient été établis avec Saad Hariri. Il a assuré que ce dernier n’avait pas demandé à venir en France, alors que des rumeurs circulaient dans ce sens.

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