Pourquoi les sélections africaines sont nulles
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 14 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.
Il paraît que la Coupe du monde qui vient de s’achever est l’une des plus belles de l’ère moderne. Spectaculaire, surprenante, colorée (sauf dans les gradins, où les supporters brésiliens étaient très majoritairement blancs) et prolifique en buts (merci, l’Allemagne), elle a, c’est vrai, rempli les stades. Il paraît aussi que l’Afrique devrait être fière de la présence de deux sélections (Algérie et Nigeria) en huitièmes de finale. Ce serait se contenter de bien peu.
Sportivement, on cherche en vain des raisons de pavoiser. En dix-sept rencontres, les cinq équipes africaines ne l’ont emporté que trois fois, fait trois fois match nul et enregistré onze défaites ! Bonnet d’âne pour les Lions jadis indomptables du Cameroun : trois matchs, zéro point. Sur le plan du jeu, on a noté la combativité des Algériens, la puissance hors norme des Nigérians… Et c’est à peu près tout. Limites techniques et tactiques, stars (Eto’o, Drogba, Yaya Touré, Ayew) aux abonnés absents, erreurs de débutants… Comment rêver d’aller plus loin ? Enfin, les sempiternels problèmes d’image et d’organisation ont refait surface.
>> Lire aussi : les Africains ont-ils raté leur Coupe du monde ?
Ces histoires de primes non versées et exigées, en cash et sous la menace d’une grève, par des joueurs souvent millionnaires sont lassantes, détestables. Mais pas plus que le comportement de dirigeants fédéraux qui paraissent ne jamais retenir les leçons du passé – quand ils ne sont pas soupçonnés de corruption ! On a vu tout et n’importe quoi au cours de ce Mondial. Des joueurs malmenant leur coach… D’autres en venant aux mains devant des millions de téléspectateurs… Des virées nocturnes en pleine compétition… Des dames (évidemment pas les officielles) sortant à l’aube de la chambre de prétendus dieux du stade… Le Nigeria a même été suspendu par la Fifa (à titre conservatoire) de toute compétition en raison d’intrusions répétées du pouvoir politique dans la vie de la fédération. Bref, l’amateurisme est total. Que manque-t-il aux Africains pour enfin réussir en Coupe du monde ? Des bons joueurs ? Non, Dieu sait que le continent n’en manque pas.
Il suffit pour s’en convaincre de jeter un oeil à la composition de l’équipe ivoirienne… La bonne recette, la potion magique, ce sont sans doute les Algériens qui l’ont trouvée. 1. Un président de fédération (Mohamed Raouraoua) compétent, qui fait tout pour placer sa sélection dans des conditions optimales ; 2. Un coach (Vahid Halilhodzic) motivé par autre chose que par l’argent, travailleur, bon technicien et meneur d’hommes exigeant ; 3. La maîtrise du temps, enfin : patience et stabilité. C’est simple. Trop simple ? Eh bien, essayez !
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